RENTRER , bien sûr mais pas si facile que ça. C’est la réflexion que je me faisais en revenant de Bourgogne après quelques jours maussades, pluvieux, frelonneux (c’était visiblement une année à frelons). Il y a quelques années encore tout était simple : on cherchait un panneau « Paris » et il n’y avait qu’à suivre. Là, les propositions d’autoroutes se multipliaient : prendre à gauche, à droite, tout droit, le temps de voir le nom de la porte de Paris proposée que l’embranchement était déjà passé. Comme un symbole de la rentrée. Ou plutôt les rentrée. Si je ne connais plus la rentrée scolaire (ouf !), il y a la rentrée littéraire, la rentrée sociale (à l’inverse du réchauffement climatique elle est de plus en plus froide), politique, etc. Rentrez ? Oui mais par où ? « Ne te trompe pas de trou.» A lire mes ex-confrères qui reçoivent -eux, encore- les services de presse, la rentrée littéraire se limiterait à cette phrase de six mots du Marché des amants de Christine Angot. Ajoutez, pour la route, Jour de souffrance de Catherine Millet où nombre de critiques crient d’autant plus au génie qu’ils gardent bien au fond d’eux (je n’ai pas dit : fondement) une méchante pensée qui pourrait se résumer ainsi : Bien fait ! On ne craint plus les foudres d’Angot dont on se moque. Mais devant les yeux clairs de Millet-la-libertine on a peur de paraître ringard. Comme la première a quitté Flammarion pour le Seuil et la seconde le Seuil pour Flammarion cette rentrée éditoriale se limiterait donc à une simple histoire d’échangisme ? Allez, fermez les bans ! Moi j’attends pour me faire mon opinion mais je laisse un avantage à la musique qui s’élève des livres de la première. « L’enterrement du fossoyeur ». Pourquoi les partis politiques s’obstinent-ils à organiser des universités d’été quand l’automne approche à grand pas ? Façon de nous narguer, nous qui sommes rentrés de vacances. Alors attaquons-nous aux plus faibles. Ah c’était la fête aux grenouilles et aux socialos à La Rochelle! Mon journal (plutôt mon ancien journal) s’en donne à cœur joie. Et ce pauvre Hollande se fait assassiner avant qu’il ait prononcé son discours avec ce titre : « l’enterrement du fossoyeur ». Mazette ! Le JDD , le journal qui rit dans les cimetières ! Dans le cimetière des éléphants, évidemment. Relisons plutôt Machiavel, Kipling ou le petit Sarkozy illustré. Le jour de mon retour j’ai feuilleté la presse. Edifiant quand on retombe soudain dans les journaux. Foufounes et gamelles. Le Monde se lâche à propos de la sortie du nouveau CD de Madonna et de son spectacle à Nice. A l’occasion du clip de la madone qui mélange Hitler, Ben Laden et McCain, le « journal de référence » écrit : « Tant qu’à provoquer, Madonna était plus rigolote et parfois plus pertinente quand, autrefois, elle se tripotait la foufoune, roulait des gamelles à ses copines ou mimait les rites sado-maos. » Relisez les œuvres complètes Hubert Beuve-Méry ! Bismes, bam, boum ! Le président de la Fédération française de tennis a des ennuis avec la justice. Christian Bismes est envoyé en correctionnelle pour abus de biens sociaux et un certain nombre d’autres choses qu’on lui reproche. Un grand président ! Comment imaginer qu’il puisse s’être fait rembourser 150€ par mois de pourboires dans des restaurants ? Relisez Zola ! Sports divers, restons entre nous ! A Pékin, la France a raté nombre de médaille d’or. Pourquoi ? Mais parce qu’il y avait plein d’étrangers ! Regardez les prix littéraires, réservés pour la plupart aux auteurs français (parfois un Belge –heureusement pas Nothomb !- ou une Québécoise mais rien de plus) et nous collectionnons les Goncourt, Médicis, Femina, Interallié, etc. Lisons Beigbeder, Musso, Lolita Pille, Marc Lévy et boycottons Jim Harrison, Philip Roth, Salman Rushdie! Prenons exemple sur Hortefeux. Peut-être faut-il faire une exception pour Ma Jian qui, avec Beijing Coma, nous en apprendra sans doute plus que des centaines d’heures de télévisions en direct des JO où « l’accueil fut tellement souriant ». Allez Tou-lon ! Ne me dites pas que les lecteurs détestent le sport. Je regardais l’autre jour la magnifique victoire du promu Toulon contre Toulouse, l’équipe championne de France 2008 de rugby. Superbe. L’angoisse du propriétaire de l’équipe, Mourad Boudjellall, P-DG des éditions de BD, Soleil-Productions, le calme olympien de l’entraineur All-Black Tana Umaga, et les cris répétés d’un Marcel Ruffo déchaîné dans les tribunes : « Allez Tou-lon ! Allez Tou-lon ! » Lisez de la BD et les livres de Ruffo ! Et ne dites rien à Bri-bri, il risque encore d’expulser toute cette équipe de rastaquouères. Les éditeurs de Livres-Hebdo, c’est-à-dire moi. Allez abusons : j’ai le plaisir de vous faire part de la sortie du deuxième roman de Barbara Constantine A Mélie sans mélo (Calmann-Lévy) et celle en poche du premier, Allumer le chat en poche (Points-Seuil). La blogosphère en bruit déjà. Merci à Cathulu, Martine, Paperblog, Zabilou, Marion, Tournemonde, Zincdelivres, amis inconnus, miracle de l’Internet.

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