Espèce d'espace. Si tout est mystère, tout est poésie. Évasion ou introspection ? Certains écrivains explorent des horizons lointains, d'autres préfèrent une plongée dans des existences autres que la leur ou dans leur propre espace intérieur. Héraut de la poésie contemporaine argentine, Ricardo Zelarayán fit son choix... Destiné à la médecine, il l'abandonne, devient correcteur, traducteur, journaliste. Mort en 2010, ce collaborateur de la revue d'avant-garde Literal sombre dans l'oubli. Une nouvelle génération de poètes argentins le redécouvre. On ne cesse de le citer. Ainsi, dernièrement, dans une séquence du film Los delincuentes de Rodrigo Moreno où sonnent ses vers. En 1972, Zelarayán a 50 ans et il a tout perdu - amour, travail, domicile. Impossible de retourner au bercail à Paraná, dans la province d'Entre Ríos, dont il s'était toujours senti exilé à Buenos Aires. Nulle part où aller. Finalement, on lui prête un logement minuscule. L'être comprimé se libère à travers l'écriture. Scansion d'un cœur battant parmi le désert d'hommes comme au rythme d'un train filant dans la nuit, faisant s'entrechoquer images et pensées, entre langue rocailleuse et fulgurances surréalistes... L'obsession de l'espace, son premier recueil de poèmes, est écrit en moins d'un mois. « La Grande Saline », poème central du livre, est devenu culte. Alors, oui, tout est mystère, lequel n'est qu'un mot : « Il faut écraser le mot mystère / comme on écrase une puce, / entre les deux pouces. »
L'obsession de l'espace
Dilettante
traduit de espagnol par Antonio Werli
Tirage: 0
Prix: 8,99 €
ISBN: 9791030801668