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Royaume-Uni : c’est la reprise !

Londres, la Tamise. - Photo Rosakoalaglitzereinhorn - CC-BY-SA 2.0

Royaume-Uni : c’est la reprise !

Après le recul de 2013, les ventes de livres sont reparties à la hausse, sans retrouver cependant leur niveau de 2012. Pour la première fois, les ventes en ligne dépassent celles des librairies.

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Par Vivienne Menkes-Ivry,
avec Créé le 15.04.2015 à 21h00

Présentés fin mars lors de la conférence annuelle de Nielsen Book, les derniers chiffres du marché du livre britannique indiquent qu’en 2014 les consommateurs ont dépensé 2,2 milliards de livres sterling pour acheter des livres - imprimés et numériques réunis. Ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente et enraye la baisse de 4 % enregistrée en 2013, année affectée par le ralentissement des ventes de la trilogie Fifty shades. Même en intégrant les ventes de livres numériques, on constate que le marché n’a pas rattrapé le niveau de 2012, en raison de la baisse de près de 10 % en volume des ventes de livres papier en 2013.

En 2014, les ebooks ont représenté 30 % des ouvrages achetés, et près de 50 % pour la fiction pour adultes. Toutefois, la croissance des ventes d’ebooks a été plus rapide dans les secteurs non-fiction et jeunesse. Le glissement vers le numérique reste relativement modeste pour les livres de jeunesse (moins de 13 ans) et pour certaines catégories de non-fiction (voyage, livres d’art). En outre, les achats en numérique diminuent dans les secteurs les plus numérisés, comme la littérature sentimentale et la fantasy.

Les acheteurs de livres sont de plus en plus équipés : fin 2014, 56 % possédaient des tablettes (41 % fin 2013) et 25 % des liseuses. En tout, 84 % possédaient soit une tablette, soit une liseuse, soit un smartphone (76 % en 2013).

Les achats en ligne se sont accrus pour toutes les grandes catégories de livres, de sorte qu’en 2014 ils ont dépassé pour la première fois les dépenses dans les librairies physiques : 56 % en volume et 50 % en valeur. Néanmoins, les librairies physiques ont gagné du terrain, surtout pour les livres jeunesse, les livres cadeaux, les achats d’impulsion - et particulièrement auprès de la catégorie des petits acheteurs.

Un regain d’affection pour le livre imprimé

Grâce en partie aux ventes d’ebooks, on constate une hausse des achats en valeur dans le secteur jeunesse (+ 15 %), mais cette catégorie a connu également une croissance des ventes de livres papier (+ 9 %). La jeunesse était d’ailleurs un des deux secteurs les plus performants à côté des documents pour adultes.

La situation de la librairie indépendante, si elle reste préoccupante, semble s’améliorer légèrement. "Le nombre de librairies indépendantes qui adhèrent à notre association a certes continué à baisser, reconnaît Tim Godfray, directeur de la Booksellers Association (association de libraires), ce qui s’explique surtout par la concurrence d’Amazon et par des taxes professionnelles faramineuses. Amazon est devenu trop grand pour que la concurrence ne soit pas déloyale. Nous estimons que 90 % des ventes d’ebooks au Royaume-Uni reviennent à Amazon. Mais il semblerait qu’il y a eu récemment parmi le public un regain d’affection pour le livre imprimé, comme aux Etats-Unis. Pour le premier trimestre de 2015, les chiffres recueillis par Nielsen indiquent une hausse de 4 % pour les ventes de livres imprimés, par rapport à la même période en 2014."

Quant au comportement des différents acteurs, Tim Godfray note que "les consommateurs n’ont pas envie de voir des centres-villes privés de librairies, et depuis un an les éditeurs soutiennent les librairies beaucoup plus qu’avant. Une situation très encourageante, même si en parallèle les éditeurs étudient de nouvelles méthodes pour essayer de vendre directement au public…"

15.04 2015

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