Salon du livre : fréquentation stable, achats en berne

Le salon du livre ce week-end © olivier dion

Salon du livre : fréquentation stable, achats en berne

Fidèle au rendez-vous, le public a toutefois peiné à desserrer les cordons de la bourse, privilégiant signatures et auteurs "vus à la télé".

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 21h00

Si le cru 2012 s'était révélé une bonne surprise, avec quelque 190 000 visiteurs enregistrés, la 33e édition du Salon du livre, qui se déroule du 22 au 25 mars 2013 à la Porte de Versailles, affiche un bilan en demi-teinte. Globalement, le public, pourtant au rendez-vous, s'est montré plus parcimonieux dans ses achats. Sollicités dimanche soir, les organisateurs ne souhaitaient toutefois pas donner les chiffres pour le week-end.

"Notre fréquentation a été bonne mais on sent bien que le pouvoir d'achat est en berne", constate t-on ainsi chez Fayard, qui enregistre un chiffre d'affaires équivalent à l'année dernière grâce notamment aux signatures d'auteurs emblématiques tels que Frédéric Lenoir, Jean-François Kahn, François Lenglet ou Jean-Louis Debré. Chez Flammarion, même son de cloche : "Hors dédicaces, les ventes se révèlent relativement molles", indique Olivier Place, directeur des librairies Flammarion.

"Les gens viennent pour voir les auteurs", note pour sa part Alexandra Wagnon. La responsable du stand Univers poche enregistre ainsi de belles performances pour Franck Thilliez, Claude Izner, Karine Giebel ou Laurent Gounelle. "Pour les signatures, la prime va effectivement aux auteurs médiatiques", confirme Jean-Marc Levent, directeur commercial chez Grasset, qui a notamment bien vendu les livres d'Amin Maalouf, d'Alexandre Jardin ou de Jeannette Bougrab, l'ancienne secrétaire d'état à la jeunesse et à la vie associative, venue dédicacer Ma république se meurt.

Chez Actes Sud, Jean-Marc Brisson estime que la fréquentation et le chiffre d'affaires sera très certainement en baisse. "On a souvent eu le temps de s'ennuyer", souligne le responsable des salons de l'éditeur d'Arles.

De l'avis général, le salon s'est effectivement vidé plus vite que d'habitude, notamment le vendredi où les adultes n'ont pas pris le relais des scolaires, venus, eux, en nombre. Samedi, le public arrivé très tôt, donnant une belle matinée, n'aurait finalement pas tenu toues ses promesses, les visiteurs étant repartis assez tôt également. Heureusement, dimanche a renoué avec la belle affluence traditionnelle.

Ce qui permettait à certains, dimanche soir, d'afficher de larges sourires. C'était le cas chez Glénat par exemple, où la proximité avec l'exposition Titeuf a permis de maintenir une bonne fréquentation. Chez Lattès également, où il s'est vendu 500 exemplaires des trois livres de Grégoire Delacourt, dont plus de 200 pour le dernier, La première chose qu'on regarde, tout juste sorti des presses. Chez Gallimard, la bonne surprise vient de la Roumanie. Gabriella Adamesteanu, auteure notamment de Une situation provisoire, représente en effet la deuxième meilleure vente derrière David Foenkinos et a attiré un public fourni sur le stand des lettres roumaines, tenu cette année par la Fnac. L'enseigne, qui gérait également l'espace dédié à Barcelone, où Carlos Ruiz Zafon et Eduardo Mendoza se sont distingués, note pour sa part un vif intérêt des visiteurs pour les livres en version originale. "Nous avons eu un public de fins connaisseurs, qui sont venus chercher au salon ce qu'il ne trouve pas ailleurs le reste de l'année", souligne Elodie Perthuisot, directrice du livre.

C'est finalement au square culinaire que l'on trouve les mines les plus réjouies. La réunion des livres de bouche en un seul endroit remporte toutes les adhésions, publiques et professionnelles. Démonstrations et conférences ont remporté un vif succès, à tel point qu'Emmanuel Konstatin, responsable de la librairie Eyrolles en charge de la plupart des ouvrages proposés, s'est retrouvé dévalisé sur certains titres, tels Cantine California (Hachette pratique). "C'est un coup d'essai qui approche le coup de génie", s'enthousiasme le libraire, qui espère la reconduction pour l'année prochaine.

Les dernières
actualités