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Seulement 7% de livres jeunesse dans les sélections de la presse britannique

Shannon Hauser - Licence CC BY 2.0

Seulement 7% de livres jeunesse dans les sélections de la presse britannique

Plusieurs auteurs britanniques s’insurgent contre le manque de visibilité de la littérature pour enfants dans la presse du royaume en cette période de fêtes. Ce marché représente pourtant 25% du chiffre d’affaires du secteur.

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Par Nicolas Turcev
Créé le 18.12.2018 à 18h00

D’après une étude du Bookseller publiée le 17 décembre, les livres jeunesse représentaient seulement 7% des titres recensés dans les sélections de fin d’année de la presse britannique. Une précédente mesure calculée par le romancier S. F. Said (Mystik le chat, Hachette jeunesse, 2004) indiquait que chaque semaine, en moyenne, seulement 3% des pages littéraires des journaux étaient consacrées aux livres pour enfants. Des chiffres qui irritent les auteurs anglais de littérature jeunesse, alors que leur marché compte pour 25% des revenus du secteur outre-Manche.
 
"Nous sommes dans une période où de nombreux adultes cherchent des cadeaux à offrir aux enfants, donc les livres jeunesse devraient être surreprésentés dans les récapitulatifs de fin d’année" s’offusque S. F. Said. L’écrivaine M. G. Leonard (Scaraboy, Seuil jeunesse, 2016) remarque quant à elle que les journaux ne reflètent pas la "richesse" des livres pour enfants, tandis que son confrère Piers Torday (Sauvages, Hachette, 2014) se dit "déçu que seulement une fraction des textes innovant et de grande qualité écrits pour la prochaine génération ait reçu l’attention des médias de masse."

Les morts bien vivants
 
Les romanciers jeunesse se lamentent également de la présence d’auteurs décédés dans les tops de fin d’année qui, malgré leur talent, ne sont "pas représentatifs de l’année 2018" selon Piers Torday. "L'obsession" des journaux pour les ouvrages traitant de politique, d’économie ou des affaires courantes, au détriment des livres de fiction, dont les titres jeunesse, est également fustigée. Pour l’écrivaine Amanda Craig (A Vicious Circle, Fourth Estate, 1996, non traduit), ce parti pris reflète le profil moyen des rédacteurs en chef, des "hommes blancs d’âge mûr [qui] oublient que les journaux sont achetés par des lecteurs".

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