BD/Pays-Bas 6 septembre Pim Bos

Solitary Man

Extrait de « Tremen » par Pim Boss - Photo PIM BOSS/DARGAUD

Solitary Man

Digérant des influences multiples, Pim Bos construit sur un fil ténu un album puissant de science-fiction.

Par Fabrice Piault
Créé le 22.08.2019 à 22h30

Côté intrigue, on ne peut pas faire plus simple. Chevauchant un animal sans queue ni tête, un voyageur chemine dans un univers de désolation constamment plongé dans un brouillard qu'on imagine toxique. Contraint de faire étape dans des cités improbables pour recharger en énergie sa monture et lui-même, ce « lonesome cow-boy » à la Lucky Luke, ce « solitary man » tel que chanté par Johnny Cash croise des populations locales d'une extrême violence. Il en profite pour dérégler diverses machines grâce à des pouvoirs télépathiques. Mais sur ce fil ténu, le Néerlandais Pim Bos parvient dans ce premier album, entièrement muet, à la fois à digérer de multiples influences, souvent explicitement citées, issues de la bande dessinée - Mœbius (Arzach), Druillet (Vuzz), Bilal... - du cinéma - Tarkovski (Stalker), Buñuel - ou de la peinture - Edward Hopper (Nighthawks), voire Dalí -, et à bâtir une œuvre de science-fiction originale.

Issu de l'univers du jeu vidéo où il est illustrateur 2D et 3D, le jeune dessinateur, né en 1990, tire profit de son expérience pour faire émerger en trois actes, avec des planches profondes aux reliefs travaillés, un univers de cauchemar. D'une grande beauté formelle, les dessins de Pim Bos composent dans un dégradé de gris, parfois décalé par une infime touche bleutée ou jaunâtre, la scène d'un étonnant théâtre où n'importe quoi, généralement le pire, peut advenir.

Pim Bos
Tremen
Dargaud
Tirage: 8 000 ex.
Prix: 14.99 € ; 64 p. en N&B.
ISBN: 9782505079101
22.08 2019

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