BD

Du 5 au 13 octobre, c'est sous le slogan "Algérie, 50 bulles" que le Fibda (Festival international de la bande dessinée d'Alger) a célébré le 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Initié en 2008 par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ce tout jeune festival doit son existence à la volonté des pouvoirs publics de mener une politique résolument tournée vers le livre et la lecture.

Tous les âges se rencontrent sur l'esplanade Ryad El Feth.- Photo DÉSIRÉE FRAPPIER

"Il y a cinq ans, la BD en Algérie, c'était Waterloo morne plaine, il a fallu se lancer, apprendre et tout réinventer", raconte Rachid Alik, directeur de la communication. Depuis, le Fibda -qui bénéficie d'une situation géographique privilégiée, carrefour incontournable entre l'Orient, l'Afrique et la Méditerranée - n'a cessé de s'affirmer et de se professionnaliser, avec un nombre croissant de visiteurs, un espace librairie de 400 m2 et 160 auteurs venus du monde entier. Encouragé, depuis ses débuts, par la présence d'auteurs internationaux (Schuiten, Peeters, Lax, Layman, Muñoz), le Fibda souhaite offrir le maximum d'ouvertures aux auteurs de BD africains, pour qui cette manifestation "est une initiative extraordinaire qui permet les échanges, favorise la rencontre et regroupe les talents".

Pour Dalila Nedjem, commissaire du festival et directrice des éditions Dalimen, il s'agit d'interpeller les éditeurs bien trop timorés vis-à-vis de la bande dessinée, et de multiplier un nombre de librairies s'élevant à peine à 150 sur tout le territoire. Des conjonctures tout à fait particulières pour un festival qui n'essaie jamais d'imiter ses frères européens, mais se cherche une identité propre adaptée à ses besoins, tandis que coloristes, dessinateurs et scénaristes, venus de toutes parts, ne cessent d'échanger sur leurs techniques et leurs idées.

Le palmarès décerné dans le cadre de la foire témoigne de la qualité de cette manifestation, avec le prix du Meilleur album en langue étrangère décerné à La grippe coloniale 2 d'Appollo et Serge Huo-Chao-Si (Vents d'Ouest), celui du Meilleur magazine BD à la magnifique revue égyptienne Touk Touk, ou encore la mention spéciale du jury à L'Algérie pour les nuls de Samir Toudji (surnommé Togui).

Les dernières
actualités