Soutien aux Pussy Riot de la Nobel de littérature Elfriede Jelinek

Les Pussy Riot au Tribunal en août

Soutien aux Pussy Riot de la Nobel de littérature Elfriede Jelinek

L'écrivain autrichienne crie sa révolte dans ue tribune parue dans Libération.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

L'Autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature 2004, crie mercredi sa révolte devant la peine infligée aux Pussy Riot, estimant que si elles passaient deux ans dans un camp pour avoir chanté et dansé dans une église, "c'est la Russie toute entière" qui s'enfermerait.

"Si ces Pussy Riot devaient vraiment être enfermées, alors c'est la Russie toute entière qui s'enferme. Alors la piste de danse, où qu'elle se trouve -et elle peut se trouver partout, elle le doit d'ailleurs !- est fermée", écrit Elfriede Jelinek dans une tribune publiée dans le quotidien français Libération.

"Alors commence une autre danse, qui déjà maintenant me fait trembler de peur. Alors personne ne pourra dire qu'il ne savait pas", prévient-elle.

Elle avoue en prologue avoir réfléchi à la manière de soutenir les "punkettes" anti-Poutine : "Je me suis longtemps demandé comment je pourrais me déclarer solidaire avec les Pussy Riot. J'ai même écrit un petit texte que je voulais mettre sur mon site, avec une photo de moi, bouche couverte par un sparadrap ou sac en papier sur la tête. Je ne l'ai pas fait, d'une part parce que l'actionnisme n'est pas (n'est plus) mon truc, d'autre part parce que j'ai conscience du fait que je pourrais tout faire pour soutenir ces femmes alors qu'elles ne doivent pas pouvoir faire ce qui est de leur..."

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, ont été condamnées à deux ans de camp chacune pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté en février une "prière punk" dans une cathédrale à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. Les deux autres membres du groupe ont fui la Russie.

"Le droit de protester est un droit de l'homme car la protestation, toute protestation qui se dresse contre l'atteinte aux droits fondamentaux, est un devoir, non un droit", insiste la romancière et dramaturge autrichienne qui s'était retirée de la vie publique en 1996 après que l'extrême droite de Jörg Haider eut dénoncé son "art dégénéré".

15.04 2015

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