Le contrat. Karachi : l'affaire que Sarkozy voudrait oublier, de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, a pu paraître comme prévu mercredi 19 mai chez Stock, après que le tribunal de grande instance de Paris a débouté, mardi 18 mai, Ziad Takieddine de sa demande de report de la parution de l'enquête des deux journalistes de Médiapart sur les attentats de Karachi en 2002 et leur lien éventuel avec un contrat de vente de sous-marins français au Pakistan en 1994. Tiré à 13 000 exemplaires, le livre a été réimprimé à 3 000 au moment de sa parution.

Présenté dans l'ouvrage, dont L'Express a publié les bonnes feuilles le 5 mai, comme un intermédiaire dans ce contrat de vente d'armes, Ziad Takieddine avait assigné les deux journalistes et leur éditeur en référé le 11 mai, afin d'obtenir le report de la parution de trois mois, dans l'attente de l'examen de plaintes pour « faux témoignages » qu'il avait déposées quelques jours plus tôt.

Il a été débouté de sa demande par le juge des référés, Nicolas Bonnal, qui l'a condamné à verser 1 000 euros à chacun des deux auteurs et à la maison d'édition au titre des frais de justice, au motif qu'il n'a « défini les propos qu'il incrimine que par un renvoi à des extraits de l'ouvrage publiés dans L'Express sans reproduire ceux-ci ni même les identifier précisément », selon l'AFP qui a pu consulter l'ordonnance du juge.

D'après Associated Press, « la défense des journalistes et de l'éditeur a rappelé que le rapport de la mission parlementaire, rendu public le 10 mai, relevait que les déclarations de M. Takieddine se disant étranger à ce contrat constituaient “un mensonge grossier à l'égard de la mission d'information, si l'on en croit les témoignages qui le citent comme un protagoniste de la négociation”».