A Tokyo, le salon Anime Fair victime des nouvelles lois municipales

Une librairie spécialisée dans le quartier d'Akihabara à Tokyo

A Tokyo, le salon Anime Fair victime des nouvelles lois municipales

Les professionnels japonais prévoient d'organiser leur propre salon et de boycotter le rendez-vous annuel pour protester contre la censure à l'égard de leurs oeuvres.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

Des auteurs de mangas, des éditeurs et des producteurs de dessins animés japonais prévoient d'organiser leur propre salon en marge de la manifestation annuelle "Anime Fair" pour protester contre la ville de Tokyo qui a durci la censure à l'égard de leurs réalisations (voir actualité du 15 décembre 2010).

La société de production Aniplex, le groupe d'édition Kadokawa, l'éditeur de manga Media Factory et divers autres acteurs des secteurs nippons de la bande dessinée et de l'animation ont décidé de boycotter le salon officiel "Anime Fair" promu par le gouvernement et la ville de Tokyo.

Pour ne pas priver le public japonais et étranger de la présentation de leurs nouveautés, ils vont organiser aux mêmes dates (26 et 27 mars) un événement rival pour le grand public.

"Nous avions prévu de participer à l'Anime Fair, mais malheureusement nous y renonçons pour protester contre l'adoption par la municipalité de Tokyo d'une nouvelle réglementation visant les mangas et animations", ont-ils expliqué.

"Toutefois, pensant aux fans, nous avons décidé d'organiser un événement appelé 'Anime Contents Expo' pour présenter les nouvelles réalisations pour le printemps et l'été", ont-ils ajouté, précisant que les informations détaillées de ce contre-salon seront divulguées dans le courant du mois.

Cette démarche rare est une réactioncontre ces nouvelles dispositions qui, selon eux, sont sujettes à caution et risquent de limiter la liberté d'expression par une application subjective du texte. En organisant une foire rivale, ils défient la municipalité de Tokyo qui a voté le mois dernier une réglementation limitant aux plus de 18 ans les mangas et animations où sont représentées des scènes de sexe jugées trop violentes.

Les élus de la capitale nippone demandent aux maisons d'édition et producteurs de mieux contrôler la vente et la location de mangas et dessins animés où figurent notamment des incestes, des viols, des actes sexuels avec des enfants ou autres scènes jugées exagérément obscènes.

La municipalité prévoit en outre de désigner elle-même les oeuvres dont la vente sera interdite au jeune public et d'infliger des amendes aux contrevenants. Le texte entrera en application en deux temps courant 2011.


15.04 2015

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