Librairie

Marie Brelet, Les Oiseaux sauvages, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie : Faire évoluer les consciences

Grâce à ce métier, je me suis découverte un peu magicienne. Être libraire me donne en effet l'opportunité de sensibiliser les gens aux valeurs que je défends et de faire évoluer les consciences. J'aime mettre entre les mains des enfants des livres comme 14 loups pour réensauvager Yellowstone, qui leur parle du monde sauvage et de sa magie, ou aller à la rencontre des personnes qui lèvent un sourcil parfois agacé devant le rayon féminisme tout en marmonnant que ce sont encore des trucs de bonnes femmes . Ouvrir la conversation et faire découvrir des pensées ou des univers représente une sorte de pouvoir grisant. Au quotidien, ça me porte. Je pense d'ailleurs que c'est pour cette raison qu'aujourd'hui, certains se tournent vers la librairie : pour y retrouver du sens et avoir le sentiment d'être utile. Mais c'est aussi cet aspect qui nous permet de nous différencier des grandes enseignes, où le travail se fait de manière plus neutre. On attend de nous un regard et un parti pris et c'est très excitant.

Manon Picot, Lilosimages, à Angoulême.- Photo DR

Manon Picot, Lilosimages à Angoulême : Ma meilleure vie 

Je vis ma meilleure vie en étant libraire. Mais ce qui est un rêve pour moi peut se révéler amer pour d'autres. En particulier ceux qui pensent que la librairie est un métier purement intellectuel et d'échanges.

Il faut en effet arriver à trouver passionnant de défaire des piles de cartons (c'est un peu Noël tous les jours !), de passer 60 heures dans sa librairie et beaucoup de ses week-ends à réfléchir sur un bilan comptable (qui raconte l'histoire de la librairie), des chiffres ou de la gestion de rayon, bref, à ce que l'on n'a pas eu le temps de faire la semaine. Il faut aimer les contingences matérielles et accepter beaucoup de sacrifices dans la vie personnelle et de famille. Loin de l'image d'Épinal, ce sont les réalités du métier. Je comprends qu'elles peuvent amener au désenchantement, mais pour ma part, elles me galvanisent et j'y trouve un grand épanouissement.

Marianne Kmiecik, Les Lisières à Croix.- Photo DR

Marianne Kmiecik, Les Lisières à Roubaix : Une richesse incroyable

La librairie m'a subjuguée. Je l'ai découverte alors que je faisais mes études. Je m'orientais plutôt vers l'édition mais après une visite aux Lisières, qui étaient alors installées à Roubaix, je n'ai plus quitté le lieu. Ce métier m'offre le double avantage de travailler au cœur du livre, un objet fascinant qui m'accompagne depuis toujours, et d'échanger avec les clients. Découvrir tous les jours la variété et le travail des éditeurs autour des textes représente une richesse incroyable. J'adore les beaux livres, les belles éditions soignées, c'est une passion ! J'aime les découvrir quand ils sortent des cartons. Avoir en main les livres des éditions Monsieur Toussaint Louverture est toujours une surprise et un régal : tout change à chaque fois. Curieuse par nature, je peux aussi assouvir et alimenter quotidiennement ce vilain défaut. J'apprends aussi bien par les livres qu'avec les clients. Par exemple, je suis en train de découvrir sur le tard la fantasy et le fantastique et je trouve cela captivant. C'est tout un univers. La dimension multitâche du métier m'offre aussi un équilibre qui me garantit de ne jamais m'ennuyer.

 

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