Bande dessinée

Un bon cru pour le 41e festival d'Angoulême

Les ventes sont en légère hausse sur la plupart des stands du 41e festival de la bande dessinée d'Angoulême - Photo ALW

Un bon cru pour le 41e festival d'Angoulême

Le chiffre d'affaires de nombreux éditeurs a progressé durant le festival dédié au 9e art, qui s'est tenu du 30 janvier au 2 février. A rebours de la tendance du secteur de la bande dessinée orienté à la baisse en 2013.

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Par Anne-Laure Walter
Créé le 03.02.2014 à 20h05

C’est avec le sourire que les éditeurs ont démonté les stands, lundi 3 février à l’issue du 41e festival de la bande dessinée d’Angoulême. En effet, si les organisateurs sont encore en train de comptabiliser les billets d’entrée facturés, il semble que la fréquentation soit similaire à celle de l’année dernière, soit autour de 200 000 visiteurs.

Comme en 2013, la sécurité a dû à plusieurs reprises pendant le week-end, bloquer l’accès aux bulles – ces tentes qui accueillent les stands des éditeurs – en raison d’un trop plein de visiteurs.

Du côté des ventes de livres, le bilan est positif. Pour Delcourt-Soleil, grand gagnant du palmarès avec quatre prix sur les neufs décernés le chiffre d'affaires a atteint 230 000 euros soit +10 % de plus que l’an dernier, auquel s’ajoutent des ventes (10 000 euros) à la sortie de l'exposition Les Légendaires, série qui fêtait ses dix ans. Pour les autres éditeurs, la progression est plus légère ce qui reste satisfaisant alors que le secteur de la bande dessinée a reculé en 2013 de 1% (selon le baromètre Livres Hebdo / I+C), ce qui équivaut à la moyenne du marché du livre.
 

Le succès des ventes lors des salons montre que les lecteurs ont  aujourd’hui tendance à concentrer leurs achats sur un événement à un certain moment de l'année. Ainsi chez Dargaud, les ventes ont progressé de 5 % par rapport à l’année dernière, se concentrant sur les auteurs en dédicaces. Chez Glénat, qui avait aussi installé une galerie éphémère dans la ville, le chiffre d’affaires du stand a gagné 3 % tout comme chez Casterman avec pour meilleure vente Putain de guerre de Tardi, album porté par l’ exposition « Tardi et la Grande Guerre » durant le festival mais aussi de très bonnes sorties pour Le muret de Fraipont et Bailly, La Princesse des glaces d'après le roman de Camilla Läckberg avec Léonie Bischoff au dessin ou Lastman de Bastien Vives.

Glénat a installé une galerie éphémère dans Angoulême durant le festival- Photo ALW

Franck Bondoux délégué général du Festival est satisfait de cette édition et loue la programmation grand public comme les expositions «  Tardi et la grande guerre » celle dédiée à Quino, le père de Mafalda ou le débat « Tintin la suite ».

L'exposition "Tardi et la Grande Guerre" a été l'un des moments forts du festival, générant de nombreuses ventes.- Photo ALW

Pour lui, « cette 41e édition sur le thème de « La BD qui regarde le monde » marque de fait la dimension internationale du festival y compris dans les polémiques qu’il suscite », faisant référence au Japon qui a protesté contre l'exploitation, « politique » à ses yeux, d'une exposition sud-coréenne sur les « femmes de réconfort », enrôlées de force pendant la Seconde guerre mondiale dans des bordels militaires nippons.

«  Pour la prochaine décennie du festival il s’agit d’évoluer vers une BD en résonance avec le numérique, le cinéma, une BD qui s’exporte car la France dispose d’une création riche et d’un événement porteur, ce festival, ajoute-t-il. C’est un atout pour la francophonie et il faut qu’on se structure, avec une collaboration publique/privée, pour transformer cet événement culturel en élément économique. »

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