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Un entretien inédit de Louis-Ferdinand Céline publié par "Le Figaro"

Un entretien inédit de Louis-Ferdinand Céline publié par "Le Figaro"

Le Figaro littéraire a publié un entretien inédit de l’auteur du Voyage au bout de la nuit dans lequel Louis-Ferdinand Céline fustige les éditeurs et se montre tout en provocation au crépuscule de sa vie.

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Par Éric Dupuy,
Créé le 20.04.2023 à 18h40 ,
Mis à jour le 21.04.2023 à 09h45

Le Figaro littéraire a publié, dans son édition de jeudi 20 avril, un nouvel inédit de Louis-Ferdinand Céline. Mais cette fois, pas question d’une suite à Londres et Guerre (Gallimard), puisqu'il s'agit d'un entretien accordé au journaliste de Paris Match Roger Maure en 1960, à l’occasion de la sortie de son dernier roman, Nord.

À lire l’entretien, on perçoit bien la tonalité de la voix de Louis-Ferdinand Céline, quelque peu fluette, au débit rapide, l’expression brouillonne et à l’accent parisien prononcé. L’échange, probablement enregistré au magnétophone et retranscrit à la machine, a nourri un article dans l’hebdomadaire. Soixante-trois ans plus tard, ce tapuscrit délivre une pensée de l’auteur pour le moins tranchée envers de nombreux acteurs du monde du livre, dont il estime à cette époque qu’il « ne répond plus à rien », en concurrence avec le cinéma et la télévision.

« Un truc de maquereau étonnant d'être éditeur »

Si, comme tous les journalistes qui se rendaient à Meudon dans les années 1950, Roger Maure a recherché une repentance auprès de l’artiste pour ses positions antisémites et son attitude durant l’occupation, il ne l’a pas trouvée. Au contraire, il a écopé d’énièmes provocations dont il ne fera pas mention dans son article. Ainsi, Louis-Ferdinand Céline révèle qu’il a « un rêve. Ça serait d’avoir les deux Nobel, parce que cela me sortirait de l’emmerdement : celui de la paix et celui de la littérature ». Serait-ce pour la renommée ou pour leur dotation ? « Il est possible qu’il ait rêvé du Nobel de littérature même s’il l’aurait refusé pour faire un bras d’honneur à tout le monde », tempère le spécialiste célinien David Alliot.   

Cet entretien met en lumière également une certaine rancœur de l’auteur envers les éditeurs. « Ça c’est un truc de maquereau étonnant d’être éditeur (…) Des types qui n’ont aucun compte à rendre (…) vous n’avez pas de compte. Impossible d’avoir des comptes. »

Enfin, l’échange réaffirme le mépris que Céline avait pour ses plus jeunes contemporains, comme Jean-Paul Sartre ou Françoise Sagan, « pauvres petits merdeux ». Du Céline dans le texte, et dans la voix.   

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