Un plan de sauvetage drastique pour l'Arald

Un plan de sauvetage drastique pour l'Arald

Face à de graves difficultés financières, l'agence régionale de Rhône-Alpes licencie les deux tiers de son équipe et ferme son siège d'Annecy.

Par Catherine Andreucci,
avec ca Créé le 15.04.2015 à 20h04

Les graves difficultés financières de l'Arald et les décisions prises pour la sauver étaient à l'ordre du jour de l'assemblée générale de l'agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation, qui s'est tenue le 24 septembre. Placée en redressement judiciaire le 9 août, l'Arald va licencier 8 des 12 salariés pour motif économique d'ici fin novembre et fermer le siège d'Annecy à cette date (l'antenne de Lyon est maintenue). «Sans cela, c'était la liquidation, explique Gilles Eboli, président de l'Arald depuis mai. Nous essayons de sauver ce qui peut l'être.»

Depuis le départ en congé maladie du secrétaire général Christophe Doutau en février, l'Arald a découvert un lourd déficit, longtemps masqué en dépit d'alertes de salariés et de la trésorière de l'association. Le montant, qui doit être précisé par l'administrateur judiciaire, est estimé entre 400 000 et 800 000 euros. En juillet, l'Arald a licencié le secrétaire général pour faute grave et a déposé plainte contre lui pour détournement d'argent public, tandis que la Région a déposé plainte pour faux et usage de faux. L'enquête en cours devra établir les responsabilités. La direction de l'agence a été renouvelée: Laurent Bonzon a été nommé directeur adjoint et la directrice, Geneviève Dalbin, fait l'objet d'un licenciement pour motif économique.

Les aides financières aux professionnels du livre ne seront pas affectées


Lors de l'assemblée générale, les professionnels du livre ont exprimé leur inquiétude sur la façon dont l'Arald va pouvoir assurer ses missions de soutien et d'accompagnement qui sont très appréciées. La Région et la Drac ont annoncé des subventions exceptionnelles, respectivement de 200 000 et de 100 000 euros. «Toutes les missions de l'Arald sont maintenues, nous avons une vraie volonté politique, affirme Farida Boudaoud, vice-présidente de la Région à la culture et à la lutte contre les discriminations. Pendant une période de transition de six à huit mois, la structure va fonctionner à 4 personnes, avec le soutien de la Région.» Les aides financières aux professionnels du livre ne seront pas affectées car elles sont accordées directement par la région ou par la Drac.

Un projet de redéploiement de l'agence a été présenté le 24 septembre. Trois scénarios sont à l'étude, dont un prévoyant un fonctionnement avec 9 personnes. «C'est le minimum pour préserver un territoire d'action viable et cela permet de réduire la voilure de la masse salariale et de combler le déficit structurel de 150 000 euros que l'on a pu observer», explique Gilles Eboli. Ce plan doit être étudié lors d'une assemblée générale extraordinaire avant la fin de l'année mais, pour des raisons judiciaires, ne pourra pas être mis en oeuvre avant le mois de mars, au plus tôt. Des interrogations surgissent déjà, notamment sur le maintien des missions en milieu pénitentiaire.

«Ce qui s'est passé est intolérable, les responsabilités seront établies, souligne encore le président. Mais il faut nous laisser travailler car l'équipe n'a pas démérité, elle a toujours été sur le pont, et il faut porter ce projet pour l'avenir.»

L'Arald, qui dispose d'un budget annuel de 1,3 à 1,4 million d'euros, est l'une des plus importantes structures régionales pour le livre et la lecture.

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