Succession

"Une opportunité", c’est ainsi que Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition, commente la nomination de Pierre Dutilleul, 64 ans, comme directeur général du SNE. L’éditeur a occupé depuis 1990 différents postes de direction chez Editis, qu’il quittera fin mars. Il prendra ses fonctions le 1er avril, au lendemain du départ de Christine de Mazières, qui rejoint la Cour des comptes, son corps d’origine, après dix ans au service des éditeurs. "Nous profitons de la disponibilité de Pierre Dutilleul, qui termine en juin son mandat de président de la Fédération des éditeurs européens, poursuit Vincent Montagne. Il connaît très bien les dossiers internationaux, c’est très important dans le contexte des débats sur le droit d’auteur et le numérique, et de la très forte progression, depuis dix ans, des ventes des droits français à l’étranger."

Pour son président, les missions du SNE, qui revendique 660 adhérents sur tous les segments d’activité éditoriale, ne changent pas. "Il s’agit toujours de défendre le droit d’auteur en amont et le prix unique du livre en aval, et de promouvoir la lecture", explique-t-il. Mais aujourd’hui, le SNE doit plus que jamais selon lui "porter en France mais aussi à l’international la résistance à la désintermédiation et au mythe de la gratuité. Plus nous le ferons, plus nous parviendrons à nous adapter aux mutations tout en conservant les fondamentaux de nos métiers."

Pour cela, "l’expérience de Pierre Dutilleul, qui a été confronté pendant quatre ans aux grands dossiers européens et internationaux, sera précieuse", souligne Vincent Montagne, pour qui "2015 a montré l’importance des enjeux de liberté de publication. En France, des auteurs ont été assassinés, des éditrices sont mortes, et je suis très touché par la disparition de cinq éditeurs de Hongkong, ajoute le président du SNE. Partout, la liberté est attaquée."

Aucune limite dans le temps n’a été fixée à la mission de Pierre Dutilleul, déclare Vincent Montagne, mais il devrait rester en poste "au moins jusqu’au terme de mon prochain mandat", précise-t-il, annonçant ainsi son intention de briguer en juin un troisième mandat de deux ans à la tête du SNE. Fabrice Piault

22.01 2016

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