Une inauguration chaleureuse et pugnace

Olivier Dion

Une inauguration chaleureuse et pugnace

Le ministre de la Culture a inauguré pendant plus de deux heures la 31e édition du Salon du livre, arpentant au gré de ses envies les allées et les stands.

Par Cécile Charonnat,
avec cch Créé le 15.04.2015 à 20h04

Au cours d'une conférence de presse avant l'ouverture du salon, Antoine Gallimard, président du SNE a fait le point sur les différents dossiers en cours. L'essentiel concerne divers aspects du livre numérique : prix unique, TVA, négociations avec les auteurs et numérisation des indisponibles. Il a rappelé la nécessité d'un prix fixe, qui n'est pas un avantage accordé aux éditeurs mais un garant de la diversité et de la créativité éditoriale.

« Je peux vous assurer qu'il y a une vraie concurrence entre nous » a-t-il insisté, en faisant allusion à l'enquête de la Commission européenne sur des soupçons de cartel entre éditeurs français dans le marché du livre numérique. « Il y a une forte idéologie libérale à Bruxelles, et il devient aussi dangereux que sous Staline d'exprimer un avis contraire », a lâché le président du SNE.


Hommage à la loi sur le prix du livre unique

L'inauguration officielle par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a ensuite débuté avec la célébration du 30e anniversaire de la loi Lang. Pendant près d'une demi-heure, Antoine Gallimard, dont c'est le premier Salon en tant que président du SNE, Benoît Bougerol, Jack Lang et Frédéric Mitterrand se sont succédé pour rendre hommage à la loi sur le prix du livre unique. Rappelant la genèse de la loi, avec des anecdotes vécues sur les difficultés qu'il a eu à l'imposer, Jack Lang a souligné que la loi sur le prix unique était « la première loi d'écologie culturelle ». « Cette régulation a accompagné la croissance quasi continue, tant en valeur qu'en volume, du marché français », a indiqué Frédéric Mitterrand, qui a souhaité une « longue vie à la loi Lang et à sa descendance naturelle », évoquant ici la loi sur le prix du livre numérique en cours de discussion au parlement.

Evoquant l'inspection par des membres de la DG de la concurrence européenne de cinq maisons d'édition françaises, il en a profité pour préciser qu'il ne manquerait pas de signifier aux membres de la Commission européenne son « étonnement sur la disproportion des moyens employés alors que le marché du numérique est naissant », allant jusqu'à évoquer sa « gêne et son indignation » devant une « répression symbolique ».

Absence des éditeurs japonais

Ensuite, Frédéric Mitterrand s'est lancé dans les allées du Salon du livre, papillonnant selon ses envies, des stands de Fayard à Lattès, d'Odile Jacob à Payot, d'Eyrolles à la BNF, d'Editis aux éditeurs tunisiens, en passant par le stand de l'Outre mer, où il fut reçu par Daniel Maximin. Il a regretté l'absence des éditeurs japonais, pour qui il a affirmé « avoir une pensée » et a rappelé l'importance de « ce magnifique événement » qu'est le Salon du livre pour la promotion du travail des éditeurs.

Non sans plaisir, il s'est prêté au jeu des dédicaces et des photos avec le public, prenant un certain retard sur le programme officiel, à tel point qu'il ne fera qu'une brève incursion sur l'exposition dédiée à la maison Gallimard. Le ministre s'est ensuite rendu sur le stand des lettres nordiques pour assister au discours officiel du secrétaire d'état à la culture finlandais.

La visite, qui a duré plus de deux heures, s'est terminée au Centre national du livre.

15.04 2015

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