Au départ, il s'agissait d'une simple mise aux normes de sécurité du bâtiment. Mais, rapidement, la rénovation des locaux de la faculté d'Assas (Paris 2), construits en 1959 dans le 6e arrondissement de Paris, a évolué vers un projet beaucoup plus ambitieux : créer un véritable campus urbain au coeur de la ville, capable de répondre aux nouveaux usages de l'enseignement et de la vie universitaires. La bibliothèque occupe maintenant une vaste plateforme créée ex nihilo au-dessus du hall d'entrée. Pour ce vaste espace en U de 2 500 m2 suspendu entre deux étages, l'architecte Alain Sarfati a imaginé une sorte de cathédrale dans les nuages déclinée aux couleurs du ciel. Pour l'équipe et les usagers, c'est la métamorphose complète : l'ancienne bibliothèque, totalement obsolète, occupait 600 m2 au 6e étage dans deux salles de classe décloisonnées ! Désormais, l'établissement, entièrement automatisé et ouvert 67 heures 30 par semaine, propose 20 000 documents en accès libre, une bibliothèque numérique accessible à distance, 450 places assises (pour 7 000 étudiants) et a imaginé de nouveaux services pour faciliter la vie de ses usagers : prêt de tablettes numériques et d'ordinateurs portables, bornes de recharge Monéo, logiciel permettant d'imprimer depuis son ordinateur portable, et même un distributeur de bouchons d'oreilles pour travailler dans le calme ! "Nous avons voulu donner à nos lecteurs le plus d'autonomie possible", explique Geneviève Sonneville, directrice de la bibliothèque d'Assas.
Si la BU est le coeur et le moteur du learning center, l'originalité du programme est d'avoir implémenté ce concept - agréger des services dans des espaces différenciés pour répondre à des besoins particuliers - dans l'ensemble du bâtiment. La faculté compte ainsi 3 lieux de restauration, une salle de sport, des salles de TD équipées en multimédia, des bureaux en libre-service. Les applications informatiques, initiées par la bibliothèque, sont déployées dans tout le bâtiment, comme le Wi-Fi bien sûr, avec la possibilité d'imprimer à distance (des imprimantes seront installées dans le hall). Un gros travail a été mené sur la communication, avec la volonté d'éliminer le papier, remplacé par des grands panneaux d'affichage numérique et des applications pour smartphones, comme celle permettant de connaître la disponibilité des salles de TD où les étudiants peuvent se replier quand la bibliothèque est saturée. Pour la bibliothèque, le prochain sujet de réflexion concerne la formation, avec la création de tutoriels documentaires qui seront mis à disposition sur la plateforme, qui propose déjà aux étudiants des formations en langue et en informatique. Autre défi : créer du lien entre les divers espaces du learning center. Une tâche pour laquelle le futur centre de rencontres, actuellement en construction dans la cour de la faculté, jouera un rôle central.
