Par ailleurs dessinateur de comics de super-héros, l’auteur néo-zélandais Dylan Horrocks met à nouveau, quinze ans après son fameux Hicksville (L’Association, 2001), le monde de la bande dessinée en abyme. Son héros, Sam Zabel, lui ressemble, qui se partage entre le scénario d’un comics populaire, Lady Night, et la création de romans graphiques. Mais depuis six ans, l’inspiration lui fait défaut. Il rêvasse et fantasme jusqu’à se trouver transporté, par les hasards successifs d’une rencontre avec une certaine Alice (forcément adepte de pays de merveilles) et d’un éternuement intempestif, dans l’univers de vieilles BD des années 1950 conçues au stylo magique ("magic pen") par Evan Rice (Edgar Rice Burroughs n’est pas loin).

Guidé par Miki, une pittoresque écolière qui semble tout droit sortie d’un manga, Sam Zabel franchit sans cesse les frontières de la fiction et de la réalité. Il vit entre Mars et Vénus des aventures rocambolesques portées par une ligne claire (clin d’œil explicite à Hergé) et un onirisme pétulant (clin d’œil à Crumb). Le "magic pen" de Dylan Horrocks le dote d’une vision pleine d’humour de la création. Fabrice Piault