Nouveau Monde fête ses 20 ans. Comment se porte l’entreprise aujourd’hui ?
L’année est bonne. Nous connaissons une progression à deux chiffres des ventes, progression dont l’ampleur dépendra de nos enjeux de la fin d’année. Le Dictionnaire insolite d’Astérix en particulier, avec un tirage de 18 000 exemplaires (le plus important de notre histoire), paraîtra le 17 novembre et pèsera fortement sur le bilan global de 2021. Avec sa filiale Numérique Premium lancée en 2013 sur le marché universitaire, Nouveau Monde approche aujourd’hui les 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Quel bilan tirez-vous des deux dernières décennies ?
Le catalogue s’est profondément diversifié au fil des ans. Si Nouveau Monde reste principalement un éditeur d’Histoire, nous avons progressivement arrêté de publier des ouvrages universitaires trop pointus – sauf s’ils sont financés et diffusés autrement – pour proposer des ouvrages orientés vers la culture populaire, l’espionnage, le document ou le roman graphique. Nous publions aussi du polar et depuis 2018 notre collection poche « Chronos » reçoit un très bon accueil. Nous publions 55 titres par an en moyenne depuis une douzaine d’années. Notre problématique est de continuer à avoir des projets intellectuels forts dans lesquels nous croyons tout en nous appuyant sur des locomotives.

Quels sont vos objectifs pour 2022 ?
Nous voulons faire prendre conscience à la profession, et aux libraires en particulier, de l’étendue du catalogue de Nouveau Monde. Quand nous sommes arrivés en diffusion chez Hachette début 2020, les représentants nous ont très vite rapporté que Nouveau Monde avait une image fragmentée auprès des libraires. Certains nous percevaient d’abord comme un éditeur de cinéma, d’autres comme un spécialiste de l’espionnage et d’autres encore comme un éditeur de documents d’actualité. Environ la moitié des interlocuteurs n’avaient pas une image complète de notre catalogue. Face à ce constat, il nous est apparu urgent de donner une image plus cohérente de ce que nous faisons. Les 20 ans de la création la maison m’ont semblé le moment idéal pour apporter cet éclairage. Si nous organisons une grande soirée événement au théâtre des Mathurins, nous avons aussi conçu un livre-anniversaire, Nouveau monde - Dictionnaire insolite, tiré à 4 000 exemplaires que nous distribuerons à l’ensemble de la profession. Plutôt que de proposer un simple catalogue que personne ne lirait, nous avons conçu ce titre comme un mook très illustré, avec beaucoup d’entrées et reprenant les codes qui ont fait le succès de notre Dictionnaire insolite des Tontons flingueurs. Bien sûr ce livre se veut un outil pour les libraires, mais il n’exclut la dimension plaisir. C’était primordial pour nous. D’ici la fin de l’année, nous complèterons notre communication avec la diffusion sur les réseaux sociaux de pastilles vidéo dans lesquelles des personnalités font part de leur coup de cœur pour un titre de notre catalogue.

Avez-vous de nouveaux axes de développement ?
Notre palette est large et nous continuons à l’étoffer par petites touches, toujours de manière raisonnée. Nous allons développer une ligne centrée sur la musique qui vient de s’ouvrir avec Tout Bowie de Nicholas Pegg, la somme ultime sur la vie et l’œuvre de David Bowie. D’autres livres événementiels sur de grandes stars de la chanson paraîtront ensuite régulièrement. La culture populaire est déjà très ancrée dans le catalogue de Nouveau Monde. Nous avons beaucoup exploré la télévision et le cinéma, il était cohérent de nous intéresser à la musique.

Comment se porte Numérique Premium, votre offre d’ebooks en sciences humaines, sociales, juridiques et politiques ?
La crise sanitaire a tout changé pour Numérique Premium. Avant le Covid-19, il n’était pas toujours simple de démarcher les bibliothèques universitaires. Aujourd’hui, ce sont elles qui nous sollicitent pour développer une offre numérique. Nous leur proposons des bouquets thématiques issus des catalogues d’environ 60 éditeurs pour un peu plus de 5 000 titres. Numérique Premium avait déjà atteint une petite rentabilité avant la crise, aujourd’hui le marché atteint sa pleine maturité.