Distribution

Enoncée après Noël 2011, où les délais de livraison de 48 heures d’Amazon se sont révélés crédibles et donc menaçants, la demande des libraires indépendants de raccourcir le temps d’approvisionnement en magasin est en passe d’être exaucée. Après Union-Distribution, qui assurait déjà pour l’ensemble de son flux des délais courts et réguliers, et Hachette, qui a modifié sa logistique pour livrer les librairies indépendantes en deux jours depuis l’été dernier (1), la Sodis et Interforum généralisent depuis début 2013 la livraison exprès, en 48 ou 72 heures, des commandes clients dans les librairies indépendantes, et cela sans surcoût de transport. « Lutter à armes égales avec Amazon pour 75 % de nos commandes clients représente une réelle avancée », se félicite Matthieu de Montchalin, président du SLF, qui veut toutefois rester vigilant quant à la régularité du service.

Pour les libraires, la procédure est simple : il suffit d’isoler les commandes réalisées pour les clients et de leur attribuer le code **2424. Chez Interforum, passées avant minuit, elles sont expédiées le soir même ou remises le lendemain à Prisme. A la Sodis, la bascule a été prévue à midi. Mis en place au début de février sans tambour ni trompette chez le distributeur du groupe Gallimard, le mécanisme, très contrôlé afin que d’autres acteurs ne s’y engouffrent pas, monte régulièrement en puissance, preuve qu’il répond à un réel besoin. Dès lors, pourquoi ne pas l’étendre à l’ensemble du réassort ? «Si tout devient urgent, c’est impossible à gérer. Ce système fonctionne si les commandes clients ne dépassent pas 10 à 15 % de l’ensemble des lignes de commandes de la librairie », explique Hélène de Laportalière, directrice commerciale de la Sodis. «De toute façon, l’ensemble du réassort ne nécessite pas une livraison urgente, et l’extension de la procédure serait très coûteuse », ajoute Jean-Paul Alic, directeur général de la distribution chez Interforum, qui préfère offrir aux libraires un service complémentaire. Connu sous le nom de « drop-shipping », il consiste à livrer chez lui un client qui a passé une commande en librairie. Opérationnel depuis début 2013, et totalement optionnel, il reste très controversé chez les libraires. Certains craignent que ce recours ne détourne un peu plus la clientèle de leurs boutiques.

Cécile Charonnat

(1) Voir LH 917 du 6.7.2012, p. 50.

11.10 2013

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