Il y aura bientôt 80 ans, le 27 janvier 1945, les soldats soviétiques de l'Armée Rouge passaient les portes du camp d'extermination d'Auschwitz, en Pologne, libérant quelque 7 000 survivants. Un million de juifs européens ont perdu la vie dans ce camp entre 1940 et 1945. En novembre 2005, la date du 27 janvier a été officiellement proclamée Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste par l’Assemblée générale des Nations Unies. Pour le 80^e anniversaire de la libération d'Auschwitz, Livres Hebdo propose une liste non exhaustive d'ouvrages parus ou à paraître en complément d'une première bibliographie parue en décembre dernier. 

Témoignages

• C’était génial de vivre, de Marceline Loridan-Ivens (Pocket) paru le 16 mai : Marceline Loridan-Ivens, déportée à Birkenau à 16 ans et amie de Simone Veil, évoque son parcours, la complexité de son histoire familiale, la période de l'Occupation, la vie dans les camps, la Libération ainsi que ses engagements.
   
• À l’ombre du chêne de Goethe : Buchenwald 1944-1945, de Robert Basset (Ginkgo) paru le 13 juin : Un témoignage retraçant le parcours de l'auteur dans la Résistance et les mauvais traitements quotidiens des déportés. Arrêté, pris en otage puis envoyé dans le camp de concentration de Buchenwald en juin 1944, il continue la lutte jusqu'à sa libération le 11 avril 1945. Il reste sur place quelques jours afin de guider les Alliés dans les camps, puis reprend sa vie de famille en France.
   
• Le crématorium froid : au pays d'Auschwitz : récit, de Jozsef Debreczeni traduit du hongrois par Clara Royer (Stock) paru le 28 août : Un témoignage dans lequel l'écrivain hongrois relate sa déportation à Auschwitz, puis au camp de Dörnhau, surnommé le crématorium froid, un soi-disant hôpital dans lequel les nazis envoient les prisonniers à bout de forces.

• Les dernières rencontres avec les survivants des camps de concentration, de Sophie Nahum (J’ai lu), la version poche parue le 8 janvier 2025 : Un ouvrage rassemblant les témoignages et les portraits d'une vingtaine de survivants de la Shoah, dont Elie Buzyn et Ginette Kolinka. Ils abordent des sujets tels que le jour de l'arrestation, le quotidien du camp, la libération ou le retour. L'accueil des survivants par la France est également traité ainsi que le négationnisme et l'ignorance.
   
• Ce que j’ai vu à Auschwitz : les cahiers d’Alter, de Alter Fajnzylberg (Seuil) à paraître le 17 janvier : Cahiers consignant les mémoires de guerre d'un rescapé d'Auschwitz, Alter Fajnzylberg, retrouvés par son fils Roger, témoignage de sa captivité dans un camp d'extermination de mars 1942 à janvier 1945.

• Parmi les cris, un chant s’élève…: le témoignage exceptionnel d’une femme médecin déportée à Auschwitz, de Sima Vaisman (Michel Lafon) à paraitre le 30 janvier : Sima Vaisman a quitté la Bessarabie pour s'installer en France dans les années 1930. Juive, elle est arrêtée à Mâcon en 1942, et déportée dans plusieurs camps où, en tant que médecin, elle essaie de soulager les malheureux qu'elle rencontre, avant d'être transférée à Auschwitz. Rescapée, elle témoigne dans Le Monde juif dès 1945.
   
• Une pédiatre à Auschwitz, de Lucie Adelsberger, traduit de l’allemand par Jean-Pascal Auvray (Points), version poche à paraître le 7 février : Allergologue et pédiatre juive à Berlin, l'autrice est déportée à Auschwitz en 1943. Affectée aux ordres de Mengele, elle est par la suite transférée à Ravensbrück. À la fin de la guerre, elle s'installe à New York. Elle rédige ses mémoires dès sa sortie des camps en 1946. Elle y partage l'angoisse précédant sa déportation, la survie dans les camps, les prisonniers, les procès, entre autres.

• C’est en hiver que les jours rallongent : récit, de Joseph Bialot (Pocket), le format poche à paraître le 3 avril : Témoignage de Joseph Bialot, survivant d'Auschwitz, déporté le 25 juillet 1944. L'auteur revient sur les mois d'enfermement, sur l'évacuation du camp et l'arrivée des libérateurs. Il fait part également de son expérience dans le réapprentissage de la vie à Paris et de ses années de psychanalyse pour pouvoir s'en sortir.

Essais 

• Les Femmes d'Auschwitz-Birkenau de Chochana Boukhobza (Flammarion) paru le 20 mars : S'appuyant sur des récits de survivantes et des minutes de procès, l'écrivaine reconstitue le quotidien des femmes internées à Auschwitz-Birkenau, de 1942 à 1945. Par leurs actions et leurs emplois dédiés, elles ont participé à la résistance qui s'est instaurée dans le camp. L’ouvrage a remporté le prix Odette et Léon Chertok le 13 janvier dernier.

• Etty Hillesum : l'histoire de sa vie, de Judith Koelemeijer, traduit du néerlandais par Philippe Noble et Isabelle Rosselin (Seuil), paru le 10 janvier 2025 : Biographie de la jeune Néerlandaise, connue pour avoir tenu un journal de son expérience de la Shoah entre 1941 et 1943. L'autrice replace son témoignage dans son contexte familial, social et historique, présente les convictions anti-fascistes et le quotidien de la jeune femme puis reconstitue différentes versions possibles de ses derniers moments.

• Auschwitz : une monographie de l'humain, de Piotr Cywinski, traduit de l'anglais par Claire Darmon et Lisa Vapné (Calmann-Levy), à paraître le 15 janvier : En une trentaine de chapitres thématiques et à travers les témoignages de survivants, l'auteur présente l'histoire du camp de concentration d'Auschwitz et l'enfer que représentait la vie au coeur du camp de la mort. A l'heure où les derniers témoins disparaissent, Piotr M.A. Cywinski place les témoignages au coeur de son analyse.
   
• Fragments de mémoire : voyage à Auschwitz-Birkenau, de Haïm Korsia et Adeline Baldacchino (Flammarion), à paraître le 15 janvier : Depuis 2002, le grand rabbin de France accompagne chaque année des centaines de personnes au mémorial d'Auschwitz-Birkenau afin de transmettre la mémoire de la Shoah. A l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp, cet album associe cent phrases de survivants, de déportés, de poètes, d'écrivains et d'historiens à autant de photographies prises lors de ces voyages.
   
• Les femmes du bloc 10 : expérimentations médicales à Auschwitz, de Hans-Joachim Lang, traduit de l’allemand (Fayard) à paraître le 22 janvier : En mars 1942, les premières déportées, polonaises, grecques ou encore belges, arrivent à Auschwitz. Regroupées au sein du bloc 10, elles sont livrées au Dr Clauberg, qui s'est fait connaître pour ses travaux sur la stérilisation sans opération, par injection ou par irradiation. Le médecin est chargé de mettre ces pratiques en oeuvre sur les internées, jugées inférieures par le régime nazi.
   
• Les amants d’Auschwitz : une histoire vraie, de Keren Blankfeld traduit de l’anglais par Karine Guerre (Albin Michel), à paraître le 22 janvier : En 1943, Zippi Spitzer et David Wisnia tombent amoureux l'un de l'autre à Auschwitz. Bien qu'ils se soient promis de se retrouver à Varsovie, leurs chemins se séparent à la Libération. Lui part aux États-Unis, elle devient gardienne de l'histoire du camp. Pourtant, soixante-dix ans plus tard, ils se retrouvent.
   
• Jusqu’à l’épuisement de la nuit : le convoi des Tatoués, de Vincent Quivy (Anne Carrière) à paraître le 24 janvier : Le 27 avril 1944, plus de 1 600 hommes sont arrêtés par les allemands dans la France occupée et sont envoyés vers Auschwitz. Surnommés les Tatoués, ils sont ensuite disséminés dans les camps de concentration du III^e Reich. L'auteur retrace l'histoire de ces militants politiques, Résistants, petits délinquants ou adolescents turbulents, de l'Occupation jusqu'à la déportation.

• Paul Valet : être fou plutôt qu’à genoux, de Gabriel Dufay (Belles lettres) à paraître le 5 février : Né en 1903 d'un père ukrainien et d'une mère polonaise, Paul Valet, de son vrai nom Georges Schwartz, a été élevé en Russie, avant d'émigrer en Pologne puis en France pour poursuivre ses études de piano et de médecine. A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il apprend que ses parents et sa sœur sont morts à Auschwitz. Il se tourne alors vers la poésie. Un essai accompagné de poèmes inédits.
   
• L'Enfant de Buchenwald : 1945 : une vie à construire, de Robbie Waisman traduit de l’anglais par Danièle Momont (l'Archipel), à paraître le 6 février : Robbie Waisman, alias Romek Wajsman, a été recueilli en avril 1945 au centre de l'OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) à Ecouis, avec 472 autres jeunes garçons libérés de Buchenwald, dont Elie Wiesel duquel il était proche. Il émigre ensuite au Canada où il vit toujours et où il deviendra l'un des principaux porte-parole des survivants du génocide et le président du Vancouver Holocaust Education Center.

• Je veux continuer à vivre même après ma mort : l'histoire de la publication du Journal d'Anne Franck, de Thomas Sparr, traduit de l'allemand par Eric Dortu, à paraître le 19 février : La vie d'Anne Frank est retracée à travers la rédaction de son journal intime et le combat qu'Otto Frank, le père de la jeune fille, a mené après la Shoah pour faire publier et connaître ses écrits. L'auteur analyse également les défis que représente l'édition d'un tel document au fil des années.
   
• Une histoire de l’art d’après Auschwitz. Configurations (vol.3), de Paul Bernard-Nouraud (L’atelier contemporain) à paraître le 4 avril : Étude consacrée à la façon dont les camps d'extermination, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont investi le champ artistique. Dans ce volume, l'auteur montre comment des artistes ont contribué à configurer la mémoire de l'événement sur le long terme, mettant en scène des figures qui semblent hantées par la tragédie.

Bandes dessinées 

• Le sourire d’Auschwitz, l’histoire de Lisette Moru, résistance bretonne, de Stéphanie Trouillard et Renan Coquin (Des ronds dans l’O) paru le 17 janvier 2024 : Lors de recherches sur sa région d'origine, la Bretagne, Stéphanie Trouillard, journaliste spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, découvre une photo d'une déportée du Morbihan, Marie-Louise Moru. Prise à Auschwitz, elle montre la jeune femme étonnamment souriante, semblant défier ses bourreaux. Une enquête révèle son passé de résistante et l'histoire de sa ville, Port-Louis. L’album a remporté le Prix du Bleuet, de France 2024, décerné par l’Office national des combattants et victimes de guerre.

• Les mémoires de la Shoah, de Théa Rojzman et Tamia Baudoin, d'après l'oeuvre d'Annick Cojean (Dupuis) à paraître le 24 janvier : Une adaptation en bande dessinée des nombreux témoignages de survivants des camps de la mort recueillis par Annick Cojean, grand reporter au journal Le Monde.

• Après la rafle : une histoire vraie, de Arnaud Delalande et Laurent Bidot (Les Arènes), réédition à paraître le 10 avril : Joseph, 11 ans, est séparé de sa famille lors de la rafle du Vél’d’Hiv. Ses parents et ses deux sœurs, quant à eux, sont conduits vers Auschwitz. Avec un compagnon d'infortune, il s'évade en détricotant des fils de fer barbelés. l’ouvrage a été distingué des prix des Galons de la BD 2023 (catégorie jeunesse), prix littéraire des lycéens en Ile-de-France 2022-2023 (Val-de-Marne 94).

Romans

Femmes de Guerre : La sage-femme d’Auschwitz (Tome 1) de Anna Stuart avec la traduction de Maryline Beury (J’ai lu), le format poche paru le 6 mars 2024 : Paru le 15 mars 2023 le premier tome de la saga est un best seller. Sa parution au format poche s'est vendu a 511 262 exemplaires (selon les données GFK). Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Ana est chargée de donner naissance aux enfants des autres prisonnières, qui sont ensuite confiés à des familles allemandes. La sage-femme a l'idée de tatouer secrètement les bébés avec les numéros de leurs mères déportées, espérant ainsi qu'ils se retrouvent un jour. Le récit est inspiré d'une histoire vraie.

• Femmes de Guerre : L’orpheline d’Auschwitz (Tome 2), d’Anna Stuart traduit de l’anglais (City) à paraître le 5 février : Après la libération du camp d'Auschwitz, Tasha, 16 ans, part à la recherche de sa mère qu'un garde SS lui a arrachée quelques jours plus tôt. Elle commence sa quête dans une Europe ravagée par la guerre avec, pour seul souvenir, une mèche de cheveux.

Jeunesse 

• J'ai vécu les camps de concentration : La Shoah, de Simone Lagrande, Cristina Szenberg et André Migdal (Bayard Jeunesse), paru le 8 janvier 2025 : Témoignages de trois victimes juives du nazisme sur leur jeunesse pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la Résistance, dans les camps de concentration ou dans le ghetto de Varsovie. Leurs propos sont suivis d'un dossier historique.

• Un jour, de Michael Rosen et Benjamin Phillips (Gründ), paru le 2 janvier 2025. Un jour, à Paris, durant l’Occupation nazie, un juif franco-hongrois et son père sont arrêtés par les nazis et emmenés au camp de prisonniers de Drancy. Un jour, en creusant un tunnel, ils ont tenté de s’échapper, en vain. Un jour, ils ont essayé de s’échapper et ont réussi en sautant du train qui les conduisait vers les camps de la mort, vers Pitchipoï, d’où personne ne revient. Ce livre d’images puissant, raconté simplement et magnifiquement, raconte une vraie et rare histoire de survie pendant l’Holocauste.