Numérique

Albin Michel ouvrira d’ici à l’été Adilibre, plateforme de diffusion-distribution des livres numériques de l’ensemble du groupe (De Boeck Supérieur, Horay, parascolaire de Magnard-Vuibert). "Les distributeurs ont leurs priorités, qui ne sont pas toujours celles des éditeurs, notamment pour les offres commerciales. Il était aussi nécessaire de centraliser la gestion des contrats de diffusion-distribution, chacune des filiales ayant les siens. Nous libérons les éditeurs de toute cette complexité", explique Alexis Esménard, directeur du développement numérique d’Albin Michel et gérant de la société, installée au 44e étage de la tour Montparnasse à Paris.

Filiale de Huyghens de participations, la holding du groupe, elle est dotée d’un capital de 500 000 euros, emploie 3 salariés et 2 intervenants extérieurs à plein temps. David Queffélec, qui avait travaillé à la recherche et développement chez ePagine, notamment sur le projet MO3T dont Adilibre s’inspire pour certains services, en est le responsable fonctionnel. Adilibre a vocation à servir aussi des éditeurs extérieurs, "sur la base d’une rémunération représentant 10 % des ventes nettes, déduites des 30 à 40 % de remise des revendeurs, soit 6 à 7 % du prix public", précise Alexis Esménard.

Au début de cette année, Adilibre a créé Lea Reader, une application de lecture pour smartphones, basée sur le kit de développement Readium fourni par EDRLab (voir LH 1168, du 6.4.2018, p. 28), qui sera aussi adaptée aux livres audio. Lea sera compatibe avec LCP, le système de protection de fichier de Readium, et avec Care, sa déclinaison mise au point par TEA. "A terme, nous proposerons aussi des services d’abonnement thématiques, de renouvellement des guides annuels, d’enrichissement de livres, d’amélioration de la gestion des métadonnées, d’agrégation de l’activité des auteurs sur les réseaux sociaux, pour la fournir aux revendeurs : le but est de donner aux librairies les outils pour se développer dans le marché numérique, et rééquilibrer leur présence par rapport à celle des grands acteurs. C’est le sens de cet investissement, soutenu par les moyens dont dispose le groupe", souligne Alexis Esménard.

Albin Michel a réalisé l’an dernier 5,97 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 5,8%) dans le numérique, et a vendu 603 857 ebooks, soit un prix moyen de 9,89 euros. Amazon reste le premier revendeur, avec une part de marché toujours en hausse, contrairement à Apple, qui a reculé au profit de Kobo, mais aussi de Bookeen et TEA. Les opérateurs qui progressent disposent d’une liseuse dans leur offre, note le gérant d’Adilibre. Hervé Hugueny

01.06 2018

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