Syndicat

Onze agents littéraires français issus de huit agences (1) ont créé lundi 14 mars un syndicat, l’Alliance des agents littéraires français (AALF), pour mieux défendre leur profession, bien connue dans le monde anglo-saxon mais longtemps décriée par les éditeurs de l’Hexagone. Rencontre avec leur présidente, Laure Pécher.

Livres Hebdo - Pourquoi créer un syndicat ?

Laure Pécher - Cette idée traverse la profession depuis dix ans. François Samuelson et Pierre Astier en avaient déjà parlé en 2006. En 2014, le projet a été évoqué avec Anna Jarota, Corinne Marotte et Marie Lannurien. A l’approche de Francfort 2017, dont la France est l’invitée d’honneur, nous nous sommes dit que le moment était venu de parler d’une seule voix. Le métier d’agent en France est méconnu du monde du livre. Nous voulons être transparents sur nos pratiques et éviter les amalgames avec tous les métiers périphériques. Ainsi travaillons-nous à l’élaboration d’une charte déontologique de la profession.

Entre les apporteurs de projets et les directeurs de collections, il y a beaucoup d’intermédiaires possibles entre un auteur et un éditeur. A qui sont ouvertes les adhésions ?

La définition de notre métier et de son périmètre est un des premiers chantiers. Nous sommes en train d’établir les critères par catégories entre les agents d’auteurs, agents d’éditeurs et agents d’agents. Cela exclut a priori les apporteurs de projets et directeurs de collections. L’agent a un mandat de représentation et est rémunéré par son mandant, non par l’éditeur qui publie le texte. Nous avons déjà une douzaine de demandes sérieuses d’adhésion depuis lundi.

Quelles sont les missions de l’AALF ?

Elles seront de fédérer les agents pour une meilleure visibilité de la profession et une représentation optimale des auteurs et des éditeurs en France comme à l’international, d’assurer un dialogue constant avec les syndicats d’auteurs, d’éditeurs, de producteurs, ainsi qu’avec les institutions nationales et internationales, de former auteurs et agents sur des questions techniques. Propos recueillis par Anne-Laure Walter.

(1) Pierre Astier (agence Astier-Pécher), David Camus (Anna Jarota Agency, AJA), Anna Jarota (AJA), Mark Kessler (Susanna Lea Associates), Marie Lannurien (L’Autre agence), Patrick Leimgruber (Agence littéraire Patrick Leimgruber), Corinne Marotte (L’Autre agence), Gregory Messina (Linwood Messina Literary Agency), Laure Pécher (agence Astier-Pécher), François Samuelson (Intertalent) et Michael Wenzel (Editio Dialog Literary Agency).

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