Alain Minc et son éditeur assignés en référé pour plagiat

Alain Minc

Alain Minc et son éditeur assignés en référé pour plagiat

Pascale Froment estime que L'Homme aux deux visages, dernier livre signé d'Alain Minc et publié chez Grasset, s'inspire largement de son travail sur René Bousquet.

Par Hervé Hugueny,
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h52

Auteure de René Bousquet, une biographie du secrétaire général à la police de Vichy, publiée chez Stock en 1994, reprise chez Fayard en 2001, Pascale Froment a assigné pour plagiat Alain Minc et son éditeur Grasset, à propos de L'Homme aux deux visages. Jean Moulin/René Bousquet: itinéraires croisés indique Me Alain Lévy, son avocat.

«Sur les 75 pages concernant René Bousquet plus de la moitié sont empruntées à l'ouvrage de Pascale Froment, soit environ 300 passages» estime Alain Lévy, qui demande l'arrêt de la distribution et le retour du livre signé d'Alain Minc. Il reprendrait plusieurs dizaines de citations inédites provenant notamment d'entretiens réalisés par Pascale Froment, ou de documents exploités au cours de son enquête. «Fayard n'a pas été contacté» indique l'avocat de Pascale Froment. Les deux maisons, qui appartiennent au groupe Hachette, ont toutes deux le même P-dg, Olivier Nora.

L'audience de référé est programmée le 20 juin prochain devant la 3e chambre du tribunal de grande instance de Paris. Personne n'a pu être joint chez Grasset. L'homme aux deux visages (187 pages, 17 €) a été publié le 2 mai dernier.

En novembre 2001, le TGI de Paris avait condamné Alain Minc à 15 250 euros de dommages-intérêts en raison du plagiat constaté dans Spinoza, un roman juif (Gallimard, 1999), qui avait repris de nombreux passages de l'ouvrage de Patrick Rödel, Spinoza, le masque de la sagesse, biographie imaginaire (Climats, 1997). L'essayiste avait notamment emprunté, sans citer sa source, une lettre imaginaire que Patrick Rödel attribuait à Spinoza, et qui donnait une recette de confiture.
15.04 2015

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