Alexandre Soljenitsyne, prix d’Etat « humaniste »

Alexandre Soljenitsyne, prix d’Etat « humaniste »

Le président russe Vladimir Poutine a décerné, ce mardi 5 juin, à l'écrivain, ancien dissident soviétique, Alexandre Soljenitsyne, le Prix d'Etat pour « accomplissements exceptionnels dans le domaine humaniste ».

avec vlg Créé le 15.04.2015 à 22h43

A 88 ans, l’œuvre d’Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne est enfin reconnue officiellement par son pays natal. Le Président Vladimir Poutine a signé ce mardi un décret annonçant la remise du prix d’Etat à l’auteur. C’est la seconde fois seulement que cette récompense, la plus prestigieuse de Russie, est décernée dans le domaine « humaniste », un an après l’avoir remis au Patriarche orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies Alexis II. « Alexandre Soljenitsyne [ y ] voit une marque d’attention pour l’œuvre de toute sa vie » a déclaré son épouse, Natalia, à l’agence Interfax. Une œuvre prolifique qui étudie « l’histoire démentielle de la Russie du 20e siècle » a-t-elle poursuivi.

Une histoire mouvementée

Cette récompense intervient au terme d’une relation mouvementée entre l’auteur et son pays. Dès l’âge de 27 ans (en 1945), il fut condamné à huit ans de prison dans les camps de travail pour activité contre-révolutionnaire, suite à une correspondance critique à l’égard des politiques staliniennes. Finalement réhabilité en 1956, après un exil au Kazakhstan, Alexandre Soljenitsyne reste fidèle à ses convictions, et le fait savoir. Paru en 1962, Une journée d’Ivan Denissovitch, récit de 24 heures de la vie d’un maçon dans un goulag stalinien, lui valut une renommée internationale… en même temps que la surveillance accrue des autorités soviétiques.

Un Prix Nobel expulsé

Empêché de paraître en URSS à partir de 1965, privé de sa citoyenneté puis expulsé en 1974 pour la publication en Occident de L’archipel du Goulag, il ne reviendra à Moscou qu’après la chute du mur de Berlin en 1994. Sa nationalité lui est alors restituée et L’archipel du Goulag sort pour la première fois dans les librairies russes.

En Occident, la reconnaissance de l’auteur a été moins tardive. Ses romans parus de ce côté du rideau de fer, Le premier cercle, Le pavillon des cancéreux, et le premier tome de son épopée historique La roue rouge, lui firent accéder au prix Nobel de littérature en 1970.

Son œuvre d’une trentaine de titres : romans, épopée, essais, discours, nouvelles, lettres, etc. est parue, en version française, principalement chez Fayard qui vient de reprendre les droits de l’ensemble de son œuvre. Mais quelques titres sont également disponibles chez Robert Laffont (Le premier cercle), Grasset (L’erreur de l’Occident), ainsi qu’en poche, chez Pocket et 10-18 (Une journée d’Ivan Denissovitch).

15.04 2015

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