14 NOVEMBRE - CINÉMA Grande-Bretagne

Voici réunis les textes écrits sur le cinéma par Alfred Hitchcock. L'occasion d'écouter le point de vue d'un maître absolu de la question. Le volume à paraître dans la collection "Pop culture" de Flammarion s'ouvre sur une nouvelle noire datant de 1919. Un personnage de sexe féminin y découvre Montmartre. Quartier fantasmé où sévissent les apaches et où l'on peut atterrir dans "un bar à vin qui pu[e], rempli d'épaves qui [ont] été autrefois des hommes et des femmes, en pleine orgie". La chute, on s'en doute, laisse bouche bée.

Selon le cinéaste, en 1927, un film se rapproche plus de "la musique et du ballet". Il joue "sur les émotions et il peut ravir les yeux". Son héroïne doit "être faite pour plaire aux femmes plutôt qu'aux hommes, pour la simple raison que les femmes représentent en moyenne les trois quarts du public". Il lui faut "être non seulement une fille vraiment bien, mais aussi posséder de la vitalité, à la fois dans son apparence et dans la qualité de sa voix". L'idéal étant qu'elle ne dépasse pas "une taille moyenne ; en fait, une petite taille est même un avantage absolu".

En 1936, l'auteur de Vertigo et de La mort aux trousses explique que nous allons au cinéma pour y voir "le genre de vie que nous ne vivons pas - ou bien la même vie, mais avec une différence ; et la différence consiste dans les perturbations émotives que nous appelons par commodité "frissons"". Il dit aussi s'intéresser en général au futur immédiat plutôt qu'au passé, que son film le plus intéressant est toujours le suivant. On lira maintes confessions parfois hilarantes comme celle-ci : "Les bébés me mettent à bout de nerfs s'ils ne pleurent pas quand on leur ordonne de le faire. Curieusement, j'ai pu réprimer le désir violent de les piquer à l'aide d'une épingle et, ces temps-ci, j'ai recours à une ruse très efficace. Je demande à la mère en charge du bébé sur le plateau de s'éloigner, ce qui provoque des hurlements tout à fait satisfaisants !"

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