Dans la missive reçue par Hachette Book Group, Simon & Schuster et HarperCollins Publishers, le DoJ les interroge pour savoir s’ils ont eu récemment des discussions sur les prix des livres avec d’autres éditeurs, précise le quotidien financier américain.
En avril 2012, le DoJ avait attaqué en justice cinq des six plus grands groupes du pays ainsi qu’Apple, les accusant de s’être entendus pour monter le prix de vente numérique de nombreux best-sellers. Sommés de remettre en cause leur agency model selon lequel ils fixaient les tarifs des livres en amont, les éditeurs perdaient encore un peu de terrain face au géant Amazon, qui peut casser à volonté ses prix (la vente à perte n’est pas interdite aux Etats-Unis) et affaiblir ainsi durablement ses concurrents libraires.
Tandis qu’Hachette, Simon & Schuster et HarperCollins avaient trouvé un accord amiable laissant pour deux ans Amazon et les autres revendeurs qui le souhaitaient libres de baisser les prix de vente de leurs e-books, MacMillan et Penguin s’étaient défendus en justice pour un temps avant de négocier à leur tour, Apple restant le dernier dans la procédure.
La lettre du DoJ aux éditeurs intervient alors qu’Amazon, qui domine largement la vente de livres imprimés et plus encore numériques, et continue de profiter des retombées de l’accord antitrust est entré dans un conflit ouvert avec Hachette pour la renégociation de leur contrat commercial. Si elle n’est pas, pour l’instant, accompagnée d’une action légale concrète, elle réveille chez les éditeurs le souvenir d'une amère défaite judiciaire et commerciale face à un client désormais en position largement dominante sur le marché du livre américain.
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