Avant-critique Essai

À tout prix. Après avoir passé au crible le petit milieu de la critique, Arnaud Viviant s'attaque à celui des prix littéraires. Station Goncourt est construit comme un disque vinyle : « Face A. Du côté du cénacle », « Face B. Du côté des écrivains ». Critique littéraire passé par Libération, Les Inrocks, « Le Masque et la Plume » et... juré du prix de Flore et du prix Décembre, Arnaud Viviant est lui-même – et ne le cache absolument pas – « juge et partie en cette affaire ». « Laissez-moi parler librement de mes prisons, dit-il à ses éventuels détracteurs. Les prix littéraires sont un des modes de financement parallèle (et donc assez opaque) de la littérature. » Le livre est une industrie peu rémunératrice, c'est bien connu – les auteurs restant parmi les moins bien nourris de la chaîne. Les quelque deux mille prix qui existent en France brassent des sommes et génèrent des ventes censées contrecarrer cet état de fait, en mettant en lumière des auteurs prometteurs. Mais il arrive bien souvent qu'un auteur soit consacré par un de ces prix après avoir publié un certain nombres de titres déjà très remarqués par le public et/ou la critique. C'est que la création et la pérennité de ces prix dépendent aussi des amitiés qui s'y nouent, des inimitiés qui s'y dessinent. « Un jury vote pour un livre mais aussi pour sa propre survie dans l'écosystème des prix », précise Viviant, qui expose par ailleurs les conséquences plus ou moins tragiques que l'attribution ou non d'un prix peut avoir sur un auteur.

Les dernières
actualités