Baby-Loup en cour d’appel et dans l’édition

Baby-Loup en cour d’appel et dans l’édition

Le différend juridique à propos du voile islamique à la crèche Baby-Loup revient en appel au Palais de justice de Paris. Caroline Eliacheff en retrace l’histoire dans un livre à paraître chez Albin Michel.
 

J’achète l’article 1.5 €

Par Hervé Hugueny
Créé le 15.10.2013 à 17h45 ,
Mis à jour le 17.10.2013 à 16h23

Ce jeudi 17 octobre, l’appel de renvoi concernant le procès opposant Fatima Laaouej à son ancien employeur, la crèche associative Baby-Loup, s’ouvre au Palais de justice de Paris. Dans un livre à paraître le 4 novembre chez Albin Michel, intitulé Comment le voile est tombé sur la crèche (163 pages, 15 euros, 10 000 exemplaires), Caroline Eliacheff, pédo-psychiatre et chroniqueuse à France-Culture, retrace l’histoire de ce qui est pour elle un gâchis provoqué par l’extrémisme islamique.
 
Ex-directrice adjointe de cette crèche associative fondée en 1991 à Chanteloup-les-vignes (Yvelines), qu’elle avait rejointe presque dès son lancement, dans laquelle elle avait pris des responsabilités grandissantes et où sa personnalité était à l’origine appréciée, Fatima Laaouej a dû la quitter à la suite d’un très vif différend concernant le voile islamique qu’elle voulait conserver à son travail, après son retour d’un congé parental, fin 2008.
 
Natalia Baleato, directrice et co-fondatrice de cette crèche, a finalement licencié son adjointe qui refusait de respecter le principe de neutralité religieuse inscrit dans le réglement intérieur de l’établissement, ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, destiné aux enfants dont les parents sont confrontés à des difficultés d’organisation en raison d’horaires de travail décalés.
 
Déboutée aux prud’hommes, puis en appel, l’ex-directrice adjointe s’est pourvue en Cour de cassation qui lui a donné raison en mars dernier, la crèche étant un organisme privé tenu de respecter les convictions et la liberté religieuses de son personnel. L’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Paris, qui doit la rejuger en fonction de l’arrêt de cassation.
 
Ce différend a suscité des prises de position passionnées, jusqu’au niveau national. Une proposition de loi a été envisagée puis rejetée, plusieurs personnalités politiques se sont exprimées, des rapports ont été commandés. Localement, l’affaire a provoqué de grandes tensions dans la crèche et avec une partie des parents, ce qui a aboutit à son transfert dans la commune voisine de Conflans Sainte-Honorine, programmé pour janvier prochain.
 
Albin Michel prévoit d’avancer si possible la mise à l’office du livre à fin octobre. Relancé avec l’audience, le débat médiatique reprendra de toute façon de nouveau lorsque l’arrêt d’appel sera annoncé, d’ici quelques mois.

Les dernières
actualités