Provocations à Lanester, voiture bélier contre une médiathèque de Grenoble, incendie à Metz, trafic de drogue à Rennes, Nîmes, Valence… Nombre de bibliothèques ont récemment fait face à des menaces, incivilités ou dégradations ayant parfois conduit à leur fermeture, voire à leur destruction.

« Mais de nombreuses bibliothèques n'ont pas été attaquées dans des contextes de tension (révoltes urbaines de 2023 par exemple) et certaines ont même fait l'objet d'actes explicites de protection : interventions d'habitants, de partenaires, de bibliothécaires ou d'élus, voire débats au sein des attaquants sur le fait de cibler ou non la bibliothèque. Les incendies de bibliothèques ont d'ailleurs été nettement moins nombreux lors des révoltes urbaines de 2023 qu'en 2005 », rappelle la Bibliothèque publique d’information, bibliothèque nationale qui relève du ministère de la Culture.

Témoignages nominatifs ou anonymes

Laquelle a lancé un programme de recherche, disponible sur inscription jusqu'au 21 septembre et intitulé « Bibliothèques en tension : conflits, protection et résilience » pour tenter de comprendre les causes des tensions, et les phénomènes de protection. Quelles actions peuvent être mises en œuvre pour prévenir les difficultés ? Et quelles initiatives peuvent permettre la réouverture sereine de la bibliothèque au sein du quartier ?

Il s’agit alors pour les bibliothécaires de témoigner, anonymement si besoin, via ce formulaire. Et dans un deuxième temps, s’ils le souhaitent, d’être interviewés par les chercheurs chargés de l’enquête. Dans un troisième temps, les professionnels de terrain pourront participer à un groupe de réflexion qui se réunira régulièrement, composé de ces chercheurs, du service Étude et recherche de la Bpi, du service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture, de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) et de l’Association des directrices et directeurs des bibliothèques municipales et groupements intercommunaux des villes de France (ADBGV).

Le programme, qui comptait une dizaine d'inscrits avant la mi-juillet, se poursuivra au cours de l’année 2026 et sera rythmé de publications d’articles, de podcasts, d’articles de recherche.