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Bilan 2017 : un niveau record pour les traductions

Le rayon littérature étrangère de la librairie La Malle aux histoires, à Pantin. - Photo Olivier Dion

Bilan 2017 : un niveau record pour les traductions

Avec 13 027 nouveautés et nouvelles éditions (+ 4,4 %), la part des traductions dans la production française de livres a atteint 19,1 % en 2017 alors qu’elle n’était que de 14 % en 2007. La littérature, la bande dessinée, la jeunesse, les sciences humaines et sociales et l’art sont les secteurs éditoriaux les plus traducteurs.

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Par Fabrice Piault,
avec Créé le 09.03.2018 à 00h45

Lentement mais sûrement, la part des traductions dans la production de l’édition française progresse. Témoignant de la mondialisation croissante du secteur, au sein duquel les échanges de droits se sont multipliés au fil des années, elle a atteint 19,1 % de l’ensemble de la production éditoriale française en 2017 d’après nos données exclusives Livres Hebdo/electre.com, soit près d’un nouveau titre sur cinq, contre 18,3 % un an plus tôt, 17,7 % en 2015 et seulement 14 % en 2007. A 13 027 nouveautés et nouvelles éditions, le nombre de traductions a crû de 4,4 % l’an dernier, quand l’ensemble de la production française de livres stagnait à 68 199 nouveaux titres (+ 0,2 %).

Concernant les langues traduites, la domination de l’anglais demeure patente. Mais, après un pic en 2013, où les traductions de l’anglais ont représenté 60,2 % de l’ensemble des traductions, celles-ci se sont stabilisées un peu au-dessous de ce niveau : 58,5 % l’an dernier, contre 57,6 % un an plus tôt et 58,1 % en 2015. Toujours porté par le poids du manga dans la production de bande dessinée (1 717 nouveautés et nouvelles éditions en 2017), le japonais tient solidement sa deuxième position même s’il s’inscrit en retrait de 0,3 point. Au troisième rang, l’allemand se ressaisit, de 6,2 % à 6,3 % grâce aux livres scientifiques et pratiques (santé, cuisine), aux livres d’éveil pour la jeunesse et aux romans. Aux quatrième et cinquième rangs, l’italien s’effrite, de 5 % à 4,8 % à un an d’intervalle en raison de la diminution des adaptations en religion et en fiction pour la jeunesse, tandis que l’espagnol reste stable à 3,4 %. A noter également, la relance des traductions depuis les langues scandinaves (274 nouveautés et nouvelles éditions), qui retrouvent, à 2,1 %, leur part de 2015 après une chute à 1,9 % en 2016 grâce à une reprise des traductions de romans littéraires et de polars, mais aussi de titres d’éveil pour la jeunesse.

Si l’éventail des langues traduites demeure extrêmement large, particulièrement en littérature, la concentration des traductions sur la poignée des cinq langues les plus traduites continue de s’accentuer. Elles représentent 85,2 % des traductions en 2017, contre 84,7 % en 2016 et 84,2 % en 2015. La part des traductions réalisées au format poche (34,7 %) reste proche de son niveau de 2016 (34,9 %)

La part des traductions dans les différents secteurs éditoriaux demeure très variable. En littérature, elle atteint 40,4 % de la production, comme en 2016 (40,6 % en 2015), et 74,5 % des romans traduits le sont de l’anglais (75,4 % en 2016). La part des traductions dans le nombre de nouveaux titres se situe à 25,2 % en bande dessinée hors mangas, où elle augmente fortement (2016 : 21,4 %) grâce à l’anglais, mais aussi à l’italien, à l’espagnol, à l’allemand ou encore aux langues scandinaves. Elle se hisse à 18,8 % en jeunesse (2016 : 18,2 %) grâce à de fortes hausses des traductions sur les segments de l’éveil et de la fiction. L’un des domaines les plus friands en créations étrangères demeure toutefois le fantastique et la science-fiction : la part des traductions y atteint 53,3 %.

09.03 2018

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