1er septembre > Essai France

On connaît la difficulté à bâtir un monde avec des si. Mais ce n’est pas plus facile avec des ou. Mireille Delmas-Marty nous en donne un exemple avec le terrorisme. Pour la plupart des Etats, combattre ce fléau revient à résoudre l’équation entre assurer la sécurité des populations ou porter atteinte aux libertés. Pour la philosophe, il faut remplacer le ou qui oppose par le et qui compose. Car on ne doit pas choisir entre les deux. Il en est de même avec l’économie de marché.

Dans ce monde déboussolé, Mireille Delmas-Marty appelle à faire une pause. Pour retrouver le bon cap et cesser de dériver. Dans cette situation où les sociétés sont à bout de souffle et désenchantées, le droit peut quelque chose. Elle en donne de nombreux exemples, dans cet essai percutant qui ramasse l’essentiel d’une carrière et d’une pensée consacrées au droit qu’elle a enseigné au Collège de France.

En plaçant sa réflexion "aux quatre vents du monde", elle redonne du souffle à la réflexion et rêve d’humaniser la mondialisation. On voit bien qu’il n’y a pas là qu’une volonté utopique passagère. Il s’agit vraiment de l’avenir d’un monde qui s’emballe et qu’on laisse en pilotage automatique en pensant que les problèmes se résoudront par l’accroissement des bénéfices. Or, ce n’est plus le pilote qu’il faut retrouver, mais tout l’équipage ! "Il faudrait se donner les moyens de forcer notre destin pour éviter la tragédie que certains annoncent déjà." Il a fallu dix mille ans pour arriver à un milliard d’humains, deux cents ans pour passer à trois et soixante pour atteindre les sept. Il serait peut-être temps de dire pouce pour faire le point. L. L.

 

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