Sœurs d'arme. Après plusieurs ouvrages estampillés feel-good et respect des valves cardiaques (Le parfum de l'hellébore ou Où la vie nous conduira, La Martinière, 2017 et 2024, repris en poche chez Point), Cathy Bonidan durcit le ton. Et ces froncements de sourcils inédits lui vont plutôt bien au teint. En fil rouge persiste une simplicité des mots, alignés en phrases courtes et limpides. Les codes de la lecture aisée impriment ainsi leur rythme sans pour autant verser dans un rédhibitoire confort béat. Et ça tombe bien car la vie de Barbara n'a rien de tendre. Flanquée de sa sœur Edwige, psychologiquement instable et agressive, la voici de retour au village alpin de ses ancêtres, sous les yeux plus ou moins bienveillants des paysans locaux et avec d'encombrants secrets dans les valises. L'assassinat du maire fait hélas tourner la méfiance en suspicion, sur ces terres revêches où le statut de citadin suffit à vous désigner comme l'évident coupable. Et puis pourquoi Edwige aurait-elle raconté le meurtre de l'édile dans une nouvelle écrite antérieurement et diffusée dans le cadre d'un concours ? Pour innocenter la frangine, Barbara va devoir affronter les gendarmes et la vindicte. Semée d'embûches, de vieilles sorcières et de brebis galeuses du corps médical, la mission s'annonce délicate. Elle le sera. Quelques bonnes âmes épauleront les sœurs et Cathy Bonidan les conduira, de chausse-trappes en révélations en cascade, vers le dénouement fragmenté d'une histoire bien agencée.