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Classement 2023 : les 200 premiers éditeurs français

Siège d'Hachette Livre à Vanves. - Photo Olivier Dion

Classement 2023 : les 200 premiers éditeurs français

Après la progression historique qu'a connue l'édition française en 2021, le 27e classement annuel Livres Hebdo des 200 premiers éditeurs témoigne d'un relatif retour à la raison. Ceci avant que les rachats imminents d'Hachette Livre et d'Editis fassent entrer à nouveau le secteur en ébullition. 

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Par La rédaction de Livres Hebdo 
Créé le 06.09.2023 à 16h59 ,
Mis à jour le 07.09.2023 à 10h18

[Le classement complet et commenté des 200 premiers éditeurs français est à retrouver dans les documents liés, à gauche de cet article]

Classement 2023 des éditeurs français LH

Quand l'extraordinaire se stabilise. Après le bond de 12,5 %, spectaculaire et inédit, qu'avait connu l'édition française en 2021, faisant bien plus que rattraper l'année 2020 et la crise sanitaire, on pouvait logiquement s'attendre à une baisse des chiffres d'affaires des grands éditeurs francophones en 2022. Il n'en a rien été. Au contraire, le bilan des 200 groupes et maisons répertoriés dans notre 27e classement annuel Livres Hebdo de l'édition française s'inscrit encore dans le positif, à +0,9 %. Les différents challenges que doit relever le monde du livre, des questions écologiques à l'inflation en passant par la crise du papier, ne semblent donc pas encore avoir pénalisé les résultats financiers des grands groupes français. 

Stabilité ou attentisme ? 

C'est même plutôt la stabilité qui aura été le maître-mot du secteur en 2022, dans un contexte d'attentisme vis-à-vis du rachat en cours de Lagardère par Vivendi, et de la mise en vente d'Editis qui en découle. En conséquent, le haut du classement ne compte que très peu de changements substantiels, le top 6 restant même identique à l'année dernière. Au sommet, Hachette Livre, qui a encore vu son chiffre d'affaires grimper de 5,7 % en 2022 après une hausse de 9,4 % l'année précédente, devance toujours Editis, qui de son côté accuse une baisse de quasiment 8 % de son chiffre d'affaires, malgré la forte hausse de ses segments tourisme et BD/mangas tandis que Média-Participations affiche une montée de 5,6 %. Derrière, si les positions au classement n'évoluent guère, les grands groupes ont connu des fortunes financières diverses en 2022, certains voyant leur chiffre d'affaires reculer : Madrigall (4e, -4,8 %), Huyghens de Participations (Albin Michel, 6e, -7,8 %), Delcourt (10e, -7,4 %) ou encore Actes Sud (11e, -4,8 %). 

Des exemples à l'inverse des croissances folles remarquées en 2021. En 2022, peu d'explosions de chiffre d'affaires ont été à noter, mis à part les belles envolées de Nimrod (+104,6 %), ou des éditions de Minuit, entrées au même moment dans le giron du groupe Madrigall (+63,2 %). 

La fin d'une ère

S'agit-il là d'une accalmie avant une tempête annoncée, celle de la fin prochaine du feuilleton Vivendi/Lagardère qui tient en haleine le monde de l'édition depuis deux années ? À l'approche de l'épilogue, l'ancien banquier spécialiste de l'édition Jean-Clément Texier affirmait ce printemps dans nos colonnes qu'il fallait s'attendre à du mouvement une fois que le nouveau duopole aura pris officiellement forme : « Déjà parce que d'autres grands et moyens éditeurs auront à cœur de travailler de concert avec l'un des deux groupes. Ensuite parce que, au sein des autres groupes, rien n'est immuable. Jusque-là, rien ne pouvait se faire dans l'attente du dénouement des dossiers Hachette-Editis... » Un branle-bas qui augure tout autant de remous côté auteurs...

Voilà l'occasion, une fois de plus, de se remémorer la situation il y a vingt ans, lorsque Lagardère avait acheté le pôle édition de Vivendi, marquant le début d'un grand chambardement du paysage éditorial français. « Après la vente par Vivendi à Lagardère de ce qui deviendra Editis, les banquiers d'affaires ont été énormément sollicités ! Le bouillonnement avait été intense. Attendons demain pareille ébullition », veut croire Jean-Clément Texier. Alors que la Commission européenne rendra en octobre sa décision sur le rachat d'Editis par IMI (International Media Invest) de Daniel -Kretinsky, rendez-vous dans un an pour observer, sans doute, les premiers éléments d'une nouvelle ère pour l'édition française.

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