Il s'appelle Bourricot. Çà n'est pas un nom facile à porter surtout quand on s'entête à vouloir rater sa vie. David Bourricot, donc. Journaliste sans plus aucune envie de l'être, marié avec une femme absente, père d'un fils qu'il voudrait savoir mieux aimer. Lassé, son rédacteur en chef lui offre une dernière chance : partir dans le Finistère enquêter sur la disparition en pleine mer d'un marin-pêcheur et les rumeurs de trafic touchant cette corporation. Bourricot va aller voir, prenant ses quartiers dans un bourg côtier échappé d'un Maigret, dans un café et un hôtel-restaurant également défraîchis comme une bonne partie de la faune locale (mention spéciale à un nain, alcoolique et peintre, sorte de Toulouse-Lautrec, le talent en moins). Tout un petit monde comme hors du temps et qui le revendique.

Et puis, il y a aussi la mer, son appel, et le croissant de Lune que l'on nomme « la faucille d'or », qui parfois l'illumine.

La faucille d'or est le troisième roman d'Anthony Palou et l'on y retrouvera la verve délicieusement mélancolique du précédent, Fruits et légumes (Albin Michel, 2010). Il amène son lecteur, dans une Bretagne dont on devine qu'il est familier, et vers un sentiment progressif d'abandon du réel et d'acceptation du rêve. Celui d'une vie que l'on oublierait devoir mener.

Anthony Palou
La faucille d'or
ÉDITIONS DU ROCHER
Tirage: 4 000 EX.
Prix: 16 € ; 160 PAGES
ISBN: 9782268104201

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