Autobiographie

David Niven, «Mémoires» (Séguier) : Du kilt à La panthère rose

THE STATUE, David Niven, 1971 - Photo © Everett Collection / Bridgeman Images

David Niven, «Mémoires» (Séguier) : Du kilt à La panthère rose

Les Mémoires de David Niven, le plus british des grands acteurs d'Hollywood. Un délice d'élégance et d'humour. Tirage à 4000 exemplaires.

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Par Olivier Mony,
Créé le 17.05.2021 à 12h02

Voici quelques années déjà que les éditions Séguier s'attachent entre autres à la publication des Mémoires de quelques-uns des grands acteurs et actrices de l'âge d'or d'Hollywood. Il y eut Hedy Lamarr, Errol Flynn ou plus récemment Richard Burton. Voici venus les plus délicieux d'entre eux peut-être, ceux du parfait gentleman que fut l'inoubliable David Niven. Vaste somme en vérité, de plus de 900 pages, puisque ces Mémoires réunissent deux livres parus chez Robert Laffont dans les années 1970 et depuis longtemps épuisés, Décrocher la Lune et Étoiles filantes. Deux livres complémentaires, le premier étant véritablement une autobiographie, tandis que le second est constitué d'une suite de portraits des grands noms que Niven croisa pendant sa longue carrière.

Toutefois, cela ne doit pas décourager le lecteur, tant chaque page ou presque regorge d'anecdotes inconnues, parfois émouvantes et surtout, le plus souvent hilarantes.

Rien ne prédestinait David Niven au cinéma, si ce n'est peut-être dès l'enfance, un goût prononcé pour l'insolence, la liberté, les bêtises crânement assumées. Cela peut faire un comédien ; cela en fit d'abord un soldat. Un officier, rattaché à un bataillon écossais (kilts recommandés...) où il connaîtra les rares grandeurs et les trop nombreuses misères de la vie militaire. Cela ne lui ira guère au teint, même si des années plus tard il quittera Hollywood et sa gloire pour rejoindre l'armée britannique à l'heure du blitzkrieg et s'y comportera héroïquement. Contrairement à nombre de ses confrères et compatriotes, ce n'est pas forcément le goût de la comédie ni même celui de la célébrité qui l'amèneront à devenir près de quarante ans durant l'un des piliers de l'usine à rêves de Los Angeles. Ce serait plutôt celui de la dolce vita, du nombre d'anges et voyous au kilomètre carré, des plus belles filles et des meilleurs cocktails, de l'argent, qui ne fit pas toujours son bonheur mais y contribua le plus souvent grandement. Niven fut presque unanimement apprécié. Son charme lui permit de se lier d'amitié avec tous les grands de ce monde, de Churchill à Fitzgerald, des stars et des magnats des studios au plus humble des machinistes. Tous s'attachaient à son élégance (même dans les circonstances les plus navrantes) et à son irrésistible sens de l'humour, jamais pris en défaut. Impossible en ces lignes d'en donner un exemple, tant il est ce qui constitue la sève même de ce livre. Un délice so british, bien sûr.

David Niven
Mémoires Traduit de l'anglais par Simone Hilling et Rosine Fitzgerald
Séguier
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 24,90 €, 960 p.
ISBN: 9782840498315

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