De la page à l'écran : le cycle de conférences du MÏCE à Montreuil

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De la page à l'écran : le cycle de conférences du MÏCE à Montreuil

Les usages futurs du livre numérique pour la jeunesse ont été abordés par une série d'études de cas.

avec ck Créé le 15.04.2015 à 22h43

Vendredi 30 novembre, un cycle de conférences autour du livre numérique, dont Livres Hebdo était partenaire, était organisé toute la journée du 30 novembre par le Marché international et interprofessionnel de la création pour enfants (MïCE) en marge du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.

Le co-fondateur de la start-up anglaise Mindshapes, Christian Dorffer, a mis l'accent sur la continuité entre les versions papier et numérique des livres, insistant notamment sur l'importance de la collaboration avec les éditeurs traditionnels. « 90 % de nos contenus sont issus de livres connus sur le marché. Nous ne sommes pas éditeurs et les éditeurs nous voient comme un outil promotionnel de leurs contenus », a-t-il indiqué. Dans Magic Town, le monde virtuel basé sur des personnages de livres créé par Mindshapes et accessible sur tablettes, chaque éditeur est rémunéré en fonction du temps passé par les enfants sur ses histoires.

Le numérique change le rapport à la lecture


La directrice générale de l'éditeur anglais d'applications Nosy Crow, Kate Wilson, a de son côté estimé que le numérique change le rapport à la lecture en apportant une dimension ludique. Concernant le modèle économique du livre numérique, elle a insisté sur la nécessité de développer des coéditions dans plusieurs pays afin de réaliser des économies d'échelles. « Un livre numérique est difficilement viable sur un seul marché européen », a-t-elle souligné.

Spécialisé dans la non fiction et représenté par Max Whitby, l'anglais Touch Press a pour sa part illustré tout le potentiel du livre numérique éducatif en présentant plusieurs de ses créations, parmi lesquelles un globe terrestre interactif dont la version française sera commercialisée en partenariat avec Flammarion en février 2013. Touch Press plaide pour un modèle économique flexible au sein duquel la prise en charge d'une partie des frais de production numériques par l'éditeur peut varier d'un contrat à l'autre. Pour assurer une exploitation dans la durée de ses contenus, l'entreprise propose régulièrement des mises à jour gratuites pour ses clients.

Les jeunes sont encore peu nombreux à utiliser les nouveaux supports

Chez Volumique, le designer Etienne Mineur privilégie l'interaction entre le papier et le numérique. Des livres papier ou de petits objets équipés de capteurs permettent à l'enfant de combiner l'utilisation des deux supports. L'entreprise se rémunère sur la vente des accessoires alors que les applis en elles-mêmes sont gratuites. « La distribution des produits physiques est ce qu'il y a de plus compliqué car la partie numérique se diffuse sans difficultés », a observé Etienne Mineur.

Dans un marché encore balbutiant (les éditeurs estiment à moins de 1 % la part du numérique), les initiatives pour développer l'usage des nouveaux supports se développent. En Seine-Saint-Denis, les retours d'expérience sur le prêt de liseuses et tablettes dans plusieurs bibliothèques du département ont montré que les jeunes sont encore peu nombreux à utiliser les nouveaux supports. « En Seine-Saint-Denis, 3,7 % des emprunteurs ont moins de 25 ans. On ne s'explique pas vraiment pourquoi les ados boudent le numérique en bibliothèque », a indiqué Cécile Hauser, chef du bureau du livre et de la lecture publique du Département.
15.04 2015

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