L'auteur René-Victor Pilhes est décédé le 6 février, à l’âge de 86 ans. L'Ariégeois a été inhumé le 11 février au cimetière des Longs réages de Meudon.

René-Victor Pilhes a fait ses études à Toulouse avant d'être envoyé en Algérie en 1955. Il y devient sous-lieutenant jusqu’à son départ en septembre 1957. À son retour d'Algérie, il milite à la CGT, dont il devient secrétaire de la section d'Invalides. Il adhère également au Parti socialiste unifié (PSU), en parallèle de son travail de commercial chez Air France et Publicis. Il se consacre ensuite à la littérature. Son premier roman La Rhubarbe (Seuil) obtient le prix Medicis en 1965. Quelques années plus tard, en 1974, il est de nouveau sacré par le prix Femina pour l’Imprécateur (Seuil). Réédité en 2002, l'histoire porte sur Rossery and Mitchell, une immense entreprise qui domine le monde. Mais de mystérieux événements viennent brusquement perturber, puis inquiéter plus sérieusement la filiale française. Le scénario sera adapté au cinéma par Jean-Louis Bertuccelli en 1977.

En 1988, il écrit le roman polémique L’Hitlérien (Livre de Poche). Un écrivain antifasciste, ex-militant socialiste, reconnaît l'hitlérien Nomen qu'il avait combattu voici 30 ans, ceci au moment où il est accusé d'antisémitisme pour avoir dénoncé certaines ambiguïtés de la politique d'Israël. René-Victor Pilhes revient ensuite à un sujet central pour lui : l'Algérie. Il évoque notamment la guerre dans Le Fakir (Flammarion). Après une pause de 17 ans, il écrit en 2016 La nuit de Zelemta (Albin Michel). L'histoire se situe en 1953. Jean-Michel Leutier, jeune pied-noir parti étudier à Toulouse, rencontre Abane Ramdane, prisonnier politique en France, membre fondateur du FLN.