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Décès du juge et écrivain Jean-Michel Lambert

Jean-Michel Lambert - Photo copie d'écran/France 2

Décès du juge et écrivain Jean-Michel Lambert

Jean-Michel Lambert, premier juge chargé de l'affaire Grégory, a été retrouvé mort le 11 juillet à son domicile du Mans, à l’âge de 65 ans.

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Par Clotilde Ravel,
Créé le 12.07.2017 à 19h00

Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort à son domicile du Mans, mardi 11 juillet, un sac en plastique noué sur la tête à l’aide d’un foulard. La mort par suicide est la piste privilégiée. Une autopsie aura lieu pour déterminer la cause du décès.

Seul juge d’instruction à Epinal en 1984, il avait instruit le dossier du meurtre de Grégory Villemin, avant d'être dessaisi de l'enquête en 1987 au profit de Maurice Simon.

Le Petit Juge

Cette même année, il raconte son histoire dans un livre, Le Petit Juge (Albin Michel, réédité en poche), titre qui fait écho au surnom qui lui avait été donné au cours de l'instruction, pour critiquer sa mauvaise gestion du dossier. Dans ce témoignage, il revient sur son parcours et sur l'affaire Grégory. À la suite de cette publication, il est convié à la célèbre émission télévisée, "Apostrophes", animée par Bernard Pivot. C'est sur ce plateau qu'il rencontre Marguerite Duras, qui, fascinée par cette affaire Grégory, avait signé un texte controversé publié dans Libération en juillet 1985, Sublime, forcément sublime Christine V.

Après l'épisode médiatique de l'affaire Grégory, Jean-Michel Lambert a été nommé juge d'instance à Bourg-en-Bresse de 1988 à 2003, puis il est devenu vice-président du tribunal de grande instance du Mans jusqu'au 8 septembre 2014, date de son départ en retraite.

"Cette affaire m’a fracassé"

Cette année-là, il publie De combien d'injustices suis-je coupable? (Le Cherche midi), livre dans lequel il se déclare persuadé de l’innocence de Bernard Laroche. Sous forme de témoignage, ce document dresse un tableau non exhaustif des multiples injustices subies ou causées par des personnes pourtant convaincues de leur honnêteté et de leur bon droit.

"En trente-quatre ans de fonction, combien d’existences ai-je brisées? L’injustice est tellement inscrite dans le quotidien des juges qu’il est facile, voire normal de s’en accommoder", écrit-il, avant d'ajouter quelques pages plus loin: "Cette affaire m’a fracassé".

Le juge Lambert a également publié des romans policiers, tels que Un monde sans vérité (B. Pascuito éditeur), qui a reçu le prix Polar 2001 (Cognac).

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