Royaume-Uni

Des auteurs dénoncent "le conformisme idéologique"

Kamel Daoud, JK Rowling, Margaret Atwood et Salman Rushdie

Des auteurs dénoncent "le conformisme idéologique"

Dans une lettre ouverte datée du 7 juillet, plus de 150 personnalités du monde de la culture dont Margaret Atwood, Salman Rushdie Kamel Daoud ou J.K. Rowling, ont signé une lettre ouverte pour protester contre le "conformisme idéologique" et mettre en garde contre la "censure".

Par Alexiane Guchereau,
Créé le 08.07.2020 à 19h00

Plus de 150 personnalités issues du monde artistique, médiatique, littéraire ou universitaire ont signé une lettre ouverte le 7 juillet pour protester contre le "conformisme idéologique", la propagation de la censure,"l'intolérance des opinions opposées" et la "vogue de la honte et de l'ostracisme public". Parmi les signataires, on trouve Martin Amis, Margaret Atwood, John Banville, Noam Chomsky, Kamel Daoud, Bill T. Jones, J.K. Rowling, Salman Rushdie, Gloria Steinem, ...

"Le libre échange d'informations et d'idées, pourtant moteur d'une société libérale, est chaque jour plus restreint. Si nous nous y attendons de la part de la droite radicale, la censure se répand également plus largement dans notre culture : une intolérance des opinions opposées, une vogue pour la honte et l'ostracisme publics, et la tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante" écrivent les signataires.

Pour appuyer leur dénonciation, les auteurs énumèrent ensuite la réalité de leur profession. "Des éditeurs sont licenciés pour avoir publié des articles controversés, des livres sont retirés pour leur prétendue inauthenticité, des journalistes se voient interdire d'écrire sur certains sujets, des professeurs font l'objet d'une enquête pour avoir cité des œuvres littéraires en classe, un chercheur est licencié pour avoir fait circuler une étude universitaire évaluée par des pairs et des responsables d'organisations sont évincés pour des erreurs parfois maladroites". Ils tiennnent également à alerter sur le fait que "la restriction du débat, qu'elle soit le fait d'un gouvernement répressif ou d'une société intolérante, nuit invariablement à ceux qui manquent de pouvoir et rend tout le monde moins capable de participer à la vie démocratique".

Pour finir, les signataires rappellent la nécessité de préserver la possibilité d'un désaccord avec leur hiérarchie "sans conséquences désastreuses" sur leur vie professionnelle. "Si nous ne défendons pas la chose même dont dépend notre travail, nous ne devrions pas attendre du public ou de l'État qu'il la défende à notre place" concluent-t-ils.

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