Le cercle de famille applaudit à grands cris. Je répète : le cercle de famille applaudit à grands cris. Pardon de ce message « londonien » mais la famille vient d’accueillir deux chatons de deux mois, absolument craquants, le frère gris aux yeux verts et la sœur marron glacé/blanc qui croit qu’elle est un grand tigre très dangereux. Depuis plus rien n’existe dans la maison, à commencer par l’ordre que tente d’y faire régner l’hôtesse de ces lieux. Ces nouveaux habitants, nous les devons à Barbara Constantine, évidemment. Honneur donc à elle et aux deux filous qui se battent et dorment ensemble les pattes dans les pattes. Reste pourtant au fond de mon cœur le souvenir de Zoulou que j’ai du emmener piquer chez la vétérinaire pour ses dix ans (chronique du 2 mai). Un chat, même deux, ne chasse pas l’autre, pas plus qu’un homme n’en remplace pas un autre. * * * * * C’est un ami solide comme le Pont Neuf, franc comme l’or et je ne le reconnais pas l’autre jour. A même pas cinquante ans on vient de lui désigner la porte d’un doigt mou et d’un regard fuyant. « Vous êtes le meilleur. Si vous saviez comme c’est dur pour nous, spécialement pour moi, ce genre de décision, etc, etc. » Comme on disait avant 1981 : il faut bien un bourreau mais personne n’est obligé de postuler. Nos bourreaux des temps modernes manient la faucheuse au nom de la mondialisation, des économies d’échelle, de la productivité et du rajeunissement des équipes (avez-vous remarqué comme ces mots sont abstraits, comme aucuns de fait image pour masquer cette mise à mort sociale). Rien de vraiment nouveau pourtant sous le soleil. Sauf que mon ami qui s’est tenu mieux que ceux qui le virent (ce n’est guère difficile…) même devant les larmes de sa fille, s’est effondré en pleurs chez son médecin. « Je me suis vidé comme une citerne . » Gêné par sa réaction, il s’est entendu rassurer par le médecin d’un : « Avant, on venait me voir pour une angine, une douleur au ventre, etc. Maintenant c’est toujours la tête que je dois soigner. » Un médecin mais aussi un homme de bien. Il l’a soigné, c’est à dire écouté, soutenu, encouragé. Au moment de le raccompagner il lui a confié : « Depuis mon retour de vacances, le 19 août, je vois presque chaque jour un ou plusieurs personnes comme vous. C’est terrible. » Si je pouvais encore je retirerais le point d’interrogation de ma chronique du 3 septembre dernier sur les économistes. * * * * * Qu’est-ce qu’un éditeur qui n’édite pas ? Pas grand chose. Absent de cette rentrée littéraire, j’ai quand même reçu des mails pendant mes vacances, de Barbara Constantine déjà à mi-roman (le précédent Allumer le chat sur les tables des libraires depuis bientôt huit mois résiste à l’avalanche des 727 nouveaux romans. « Incroyable, non », rigole-t-elle) et d’autres qui travaillent sur d’excitants projets et même des manuscrits presque achevés. L’une m’envoie un SMS : « En plein tournage épuisant mais bien. Hâte de me remettre au travail au roman. Anne ». L’autre finit son enquête et je vois se construire une histoire tout à fait fascinante. D’autres envoient des manuscrits (de grâce n’en jetez plus : je vais devenir pire que certains éditeurs. Même pas une lettre anonyme. Juste une réponse : « Pas le temps de vous lire avant un, deux, voire trois ans » si ça continue. Ou : « Mes chatons ont déchiffré votre manuscrit qu’ils ont beaucoup aimé, je n’en ai plus de traces. » Mais le plaisir est là. La liberté aussi. De quoi plaindre des amis dans la situation que j’ai connue il n’y a que vingt mois ! * * * * * Revue de blogs Les bloggeurs hésitent entre la réflexion et la grogne encore. Beaucoup annoncent une mise en veilleuse à cause d’un déménagement, d’un changement de boulot ou d’un besoin d’« un peu plus de temps pour moi, d’un peu moins sur mon blog ». La grogne : Le post de Laurence sur Biblioblog dont je vous parlais la semaine dernière « Arrêtez de nous prendre pour des poires » a été lu 600 fois et a suscité de nombreux commentaires chez elle et chez d’autres. De mon côté je piste quelqu’un qui poursuit Zoli de Colum McCann de blog en blog, une fois sous le pseudo de Paprika chez Krolinh, une autre sous celui de Zlovak chez actualite-litteraire.com et une fois ici sous celui de Michelle. A chaque fois les mêmes arguments : qui est cet auteur qui se fait de l’argent sur le dos des tziganes et n’y connaît rien ? Il a piqué une vraie histoire, celle de la poétesse polonaise Papuzka ! Zoli est un nom masculin pas féminin ! Sauf que le roman de Colum McCann répond à toutes ces questions. Un défenseur bien maladroit de la cause des roms ? A moins que l’édition se lance dans la publicité négative ? On ne peut le croire. Enfin, j’ai eu l’œil attiré par un blog à cause d’un post intitulé « Merde, je connais un mec qui a écrit un livre ! » Il donne d’utiles méthodes pour s’en sortir sans froisser le-dit auteur. Il faut dire que Secondflore vient de publier un roman Hors jeu sous son nom, Bertrand Guillot, alors si vous le rencontrez... A lire un autre post du même : « Porte de Clignancourt » un bijou d’écriture qui donne envie de lire son livre. http://Secondflore.hautetfort.com
17.10 2013

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