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Des hommes sauvages

J.-C. Chauzy/Casterman

Des hommes sauvages

Changeant de registre, Jean-Christophe Chauzy traite de l’impact psychologique d’une catastrophe naturelle.

Par Fabrice Piault
avec Créé le 20.03.2015 à 01h04

On pense à La route de Cormac McCarthy. Avec Le reste du monde, un album "à suivre", Jean-Christophe Chauzy est en tout cas très loin des comédies sociales et des polars grinçants qu’il a signés avec divers scénaristes. Quittant villes et banlieues, le dessinateur suit, dans les Pyrénées, Marie, une professeure de collège que son conjoint vient de quitter pour une femme plus jeune. Alors que ses vacances à la montagne s’achèvent, elle confie ses deux garçons à des amis dans un village voisin, le temps de ranger le chalet. C’est là que survient un cataclysme : violents orages et séisme. Ils vont tout bouleverser, donnant l’occasion à Jean-Christophe Chauzy de livrer, comme libéré, une nouvelle facette de son talent avec des planches ouvertes sur des paysages majestueux et farouches.

Commence alors pour Marie la quête de ses fils perdus dans le chaos, puis d’une voie de retour vers la civilisation. Les destructions sont telles que la jeune femme est piégée à Luchon comme des milliers d’autres rescapés, dans un univers de tensions qui fait écho à ses propres déchirements intérieurs provoqués par sa rupture conjugale. Plutôt qu’à la civilisation, c’est à la sauvagerie croissante de ses congénères qu’elle se trouve confrontée au fil de la dégradation de la situation sanitaire et des drames qui s’enchaînent.

Fabrice Piault

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