L’attachée de presse Claudine Lemaire s’est éteinte le 17 juin après avoir affronté dans le silence quatre années de maladie. Fidèle à un métier qu’elle exerçait depuis 1963, elle n’a jamais interrompu son engagement, poursuivant même son activité à distance après un accident survenu en décembre 2023.
Une vie au service des auteurs
Claudine Lemaire avait fait de ce métier, souvent exercé dans l’ombre, une ligne de vie. Après des passages chez Denoël, Mazarine, Gallimard, Laffont ou encore Grasset, elle s’était installée chez Plon, où elle a veillé pendant près de vingt ans sur la collection des « Dictionnaires amoureux ».
Elle a notamment accompagné Philippe Sollers, auteur du Dictionnaire amoureux de Venise, soutenu Yann Queffélec pour son opus consacré à la Bretagne, suivi Frédéric Vitoux à l’œuvre sur les chats, Michel del Castillo pour l’Espagne, Bernard Pivot dans son exploration du vin, et enfin Tahar Ben Jelloun, dont elle avait assuré les premières parutions avant de l’accompagner jusqu’au dernier volume qu’elle a pu défendre, paru en 2023 et dédié au Maroc.
« Claudine était une personne rare, attentive aux autres, dévouée à son travail et d’un immense professionnalisme. Sa disparition laisse un grand vide pour les auteurs qui ont eu la chance d’être défendus par elle, pour moi, la maison Plon et la collection des Dictionnaires amoureux qui lui doit tant », confie Grégory Berthier-Saudrais, directeur de cette collection.
C’est par ailleurs à Claudine Lemaire qu’Umberto Eco, dont elle fut l’attachée de presse en France, dut la rencontre avec Jean-Jacques Annaud, une entremise débouchant sur une collaboration entrée dans l’histoire avec le film Au nom de la rose.