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Dossier Religion : habemus libros

Dossier Religion : habemus libros

Alors que la démission de Benoît XVI et l’avènement de l’inattendu pape François ont replacé l’Eglise de Rome sur le devant de la scène médiatique, l’édition religieuse, sur fond de réorganisation, attend elle aussi son nouveau printemps.

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Par Anne Ducrocq,
Créé le 17.10.2013 à 18h49 ,
Mis à jour le 11.04.2014 à 12h04

Depuis le coup de tonnerre de la renonciation de Benoît XVI et l’avènement de l’inattendu pape François, la place Saint-Pierre-de-Rome est au centre du monde médiatique. L’actualité remet ainsi le curseur sur le catholiscisme, qui représente en France l’essentiel de la production de l’édition religieuse. Dopé par l’arrivée du nouveau pape, celle-ci attend elle aussi son nouveau printemps. En 2011, son chiffre d’affaires ne représentait plus que 1,2 % de celui de l’ensemble de l’édition, contre 1,8 % dix ans plus tôt (source : Syndicat national de l’édition). L’an dernier, selon nos données Livres Hebdo/Electre, le nombre de nouveautés et de nouvelles éditions a chuté de 8 %, à 1974 titres, quand la production de l’ensemble de l’édition progressait de 1,7 %. Derrière le jeu de chaises musicales dans lequel le secteur se trouve engagé, une véritable mue semble se profiler.

L’édition religieuse ne manque pas d’atouts. Du succès de la série télévisée Ainsi soient-ils, sur Arte, à celui du Cathologue, sur YouTube (produit par KTO) ; du 50e anniversaire de Vatican II à la mobilisation des réseaux catholiques dans la rue contre le mariage pour tous ; de la parution du troisième volume de Benoît XVI sur l’histoire de Jésus (Flammarion) à celle de Sa Sainteté, scandale au Vatican de Gianluigi Nuzzi (Privé, 13 000 exemplaires vendus selon l’éditeur), qui a provoqué un tapage sans précédent au Saint-Siège ; de la proclamation en tant que Docteur de l’Eglise d’Hildegarde de Bingen jusqu’à la renonciation du pape : les médias, ces derniers mois, n’ont pas quitté l’Eglise catholique des yeux. Et plusieurs éditeurs s’efforcent de lancer comme des blockbusters des ouvrages sur la religion, tel Lattès avec, le 10 avril, Le signe, une étude sur « le suaire de Turin et le secret de la résurrection » par l’historien d’art britannique Thomas de Wesselow (1).

Mais si l’édition a enregistré des pics de vente ici et là, elle demeure fragile. Tandis que les difficultés de la librairie religieuse sont plus préoccupantes que jamais, toutes les cartes du secteur sont en train d’être rebattues. A tel point que, s’il y a dix ans la question était « où sont les auteurs de demain ? », celle qui émerge aujourd’hui est « où sont les éditeurs du religieux et-ou du spirituel de demain ? ». En parallèle, toute une génération de lecteurs est en train de disparaître, même dans le clergé qui se met, lui aussi, à l’heure d’Internet.

 

Editeurs ébranlés

 

En 2012, le secteur religieux a été particulièrement secoué par « l’affaire » DDB et le licenciement de 18 personnes, dont Marc Leboucher, éditeur identifié à la marque depuis vingt ans. Si les auteurs s’inquiètent de leurs droits gelés, le milieu s’interroge sur l’avenir de la maison, et surtout de son fonds avec lequel elle réalise 60 % de son chiffre d’affaires. « Les commerciaux se sont approprié le fonds », rassure Sabine Larivé, directrice générale du groupe Parole et silence-DDB. Elle annonce que la marque continuera à vivre avec 50 titres par an. « Après deux années d’efforts et de restructuration, nous nous remettons doucement sur pied », affirme-t-elle. Pour l’heure, La Bible des familles en est à 22 000 exemplaires. « Elle a un fort potentiel, nous allons continuer à l’accompagner », indique Sabine Larivé.

L’année 2012 a également vu le départ de Nicolas-Jean Sed de la direction générale du Cerf. Le déménagement des dominicains qui détiennent la maison - 150 000 livres à déplacer, dont la bibliothèque du couvent - a également hypothéqué le travail de la direction et Eric de Clermont-Tonnerre, président du directoire, avoue avoir pris du retard dans l’organisation de la succession. Le dynamisme de la marque reste fondamental pour le secteur, et notamment pour la librairie dont elle est un partenaire commercial de premier plan. Le fonds du Cerf, qui a été entretenu comme la prunelle de ses yeux, est unique au monde.

Après deux ans en coma assisté, les Presses de la Renaissance, qui devaient redémarrer en 2013 avec un nouveau programme éditorial, restent également dans l’attente d’une relance. Pour l’heure, Vincent Barbare, P-DG de First-Gründ, qui a été nommé également à la tête de la société Plon-Perrin-Presses de la Renaissance, organise leur rapprochement.

« Le monde de l’édition religieuse est en ébullition. Il est normal qu’il ne se lance pas dans les mêmes livres que lorsque ça va bien », observe le journaliste Christophe Henning, président impliqué de l’Association des écrivains croyants (250 membres). Mais en librairie, l’année s’est passée au forceps. A La Procure, à Paris, le directeur général François Maillot relève une baisse du nombre de clients et un net infléchissement des ventes en sciences religieuses. « Il y a vingt ans, le public était cultivé, et un Thérèse d’Avila se vendait à un public large. Aujourd’hui, c’est devenu une lecture pointue pour lecteurs avertis. Pour autant, nous ne sommes pas prêts d’abandonner ces rayons, ils sont consubstantiels à notre vocation et à notre librairie. »

 

Editeurs heureux

 

Chez Albin Michel Spiritualités cependant, Jean Mouttapa demeure un éditeur heureux, revendiquant un chiffre d’affaires en progression. Il privilégie depuis longtemps les sciences humaines et publiera en octobre une ambitieuse Histoire des relations entre juifs et musulmans, des origines à nos jours, codirigée par Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora. Le projet, qui place les sciences humaines au service du dialogue interreligieux, rassemble plus d’une centaine d’auteurs, et c’est la première fois, depuis Les lieux de mémoire de Pierre Nora (Gallimard), qu’un éditeur américain traduit une si vaste entreprise éditoriale entièrement conçue en France : l’ouvrage sortira simultanément en anglais chez Princeton University Press. Un livre numérique augmenté paraîtra en même temps que la version papier.

De son côté, L’Atelier voit le bout du tunnel (plus que 18 mois !) après un plan de redressement de dix ans. Le chiffre d’affaires de l’année 2012 a été bon malgré l’échéancier des remboursements. « Nous avons réduit notre production à 30 titres par an. Cela nous permet de mieux les travailler en amont et de les accompagner sur la durée », se félicite l’attachée de presse Carole Lozano. Illusion financière de l’économiste jésuite Gaël Giraud a bénéficié d’un écho médiatique très positif. La collection « Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire » n’a pas fini de faire parler d’elle.

Salvator, de plus en plus présent dans les débats de société, poursuit depuis cinq ans sa croissance à deux chiffres. Christophe Rémond et Gabriel Veyret s’en vont, mais Yves Briend, directeur de la marque, se réjouit d’annoncer l’arrivée d’un précieux tandem avec Marc Leboucher, l’ancien éditeur de DDB, et Michel Cool, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Vie. Deux pointures très complémentaires.

Autre converti à l’édition, le « diacre journaliste » Bertrand Révillion a été nommé en 2012 directeur général adjoint chez Médiaspaul.

Enfin, Christophe Rémond crée une nouvelle maison d’édition, Le Passeur, avec une ligne éditoriale généraliste et indépendante, qui comportera une collection de livres de spiritualité, « Rives spirituelles ». « J’ai acquis la conviction que le spirituel authentique se retrouve aussi bien, et parfois plus, en littérature de fiction, en musique, dans le voyage que dans les ouvrages religieux traditionnels », estime-t-il, annonçant 35 titres pour 2013.

La librairie religieuse aussi cherche à retrouver une dynamique positive. Si la librairie Siloë de Blois a fermé, le rayon a été repris par la librairie Labbé dans un « espace Siloë ». Le groupement Siloë avait par ailleurs lancé un appel aux dons pour sauver l’une de ses librairies religieuses à Besançon. C’est apparemment chose faite : en s’ouvrant à des livres généralistes, celle-ci a réalisé un chiffre d’affaires en très belle progression en 2012. De même, Pierre Bové, qui démontre depuis l’an dernier à la librairie Procure d’Annecy un vrai sens de l’offre de littérature générale, avec des auteurs pas nécessairement chrétiens, affiche de bons résultats. La profession évolue vers un concept mixte, à la fois généraliste et religieux. Alors qu’une petite librairie peut difficilement vivre de la seule spécialité religieuse dans des villes à faible chalandise, « il faut élargir l’offre en préservant l’identité globale de la librairie », estime le directeur général de La Procure, François Maillot.

 

Liens avec l’église

 

L’Eglise semble en tout cas se préoccuper de l’avenir du livre religieux. Après quinze ans de tentatives infructueuses du groupe religion du Syndicat national de l’édition pour trouver un point de dialogue avec les évêques, une instance Livre est enfin créée au sein de la Conférence des évêques de France (CEF). En 2012 à Lourdes, 52 évêques ont rencontré des éditeurs et des libraires pour débattre de la place du livre religieux dans la culture. Porte-parole des évêques, Mgr Podvin est convaincu que la foi peut difficilement être transmise si les évêques n’invitent pas les prêtres et les fidèles à la lecture. Une conférence de presse, qui donnera les grandes directions choisies, se tiendra le 24 avril prochain au siège de la CEF. Le 23 septembre, éditeurs, libraires, journalistes et professionnels du livre se retrouveront pour une journée professionnelle où ils débattront de la place du livre religieux, tant dans la libraire générale que dans la libraire religieuse.

Au-delà, le Vatican exerce une fascination symbolique très forte qui continue à jouer un rôle clé pour le développement du secteur. Après 2012, année anniversaire de Vatican II, qui a généré une belle activité et a été le prétexte à de nombreuses entrées en librairie, 2013 démarre sur un changement de paradigme avec l’acte révolutionnaire d’un pape qui tire sa révérence et celui, non moins inédit, de l’élection d’un « pape des pauvres » venu d’Argentine. Comme le titrait récemment Le Figaro, « Publier Benoît XVI, un rêve d’éditeur », les livres de ce pape féru d’écriture ont toujours figuré parmi les meilleures ventes. Son dernier opus, L’enfance de Jésus, en est à 80 000 exemplaires (Flammarion). Et sa lettre apostolique, Porte fidei, parue à l’occasion de l’Année de la foi chez différents éditeurs, se porte bien si on cumule les ventes des uns et des autres, même si cette dispersion lui a probablement fait perdre en visibilité.

« La fameuse coédition religieuse Bayard-Cerf-Mame, qui avait l’exclusivité sur les documents d’Eglise, a-t-elle un avenir ?, s’interroge le directeur éditorial sciences humaines et religion de Bayard, Frédéric Boyer. La Librairie vaticane et l’épiscopat français sont incapables de la faire respecter. » Son confrère Guillaume Arnaud, chez Mame, est plus optimiste : « La coédition est efficace et répond à une vraie demande. C’est ainsi, par exemple, que cela a permis récemment de numériser toutes les encycliques de Jean-Paul II et de Benoît XVI, mais également le Catéchisme de l’Eglise catholique. »

Les livres de Benoît XVI n’ont pas échappé à la guerre entre éditeurs. Le défi se porte désormais sur la publication de sa trilogie sur Jésus. Malencontreusement, les droits des tomes 1 (280 000 exemplaires) et 3 appartiennent au groupe italien Rizzoli, maison mère de Flammarion jusqu’en 2012, quand ceux du tome 2 ont été accordés à des éditeurs spécialisés, parmi lesquels, en France, Parole et silence. Sera-t-il possible de s’entendre pour un coffret qui serait probablement un succès ? Et si Joseph Ratzinger continue d’écrire, qui s’occupera de gérer ses droits ?

 

Pleins feux sur le Vatican

 

Le pape François ouvrira certainement une veine éditoriale nouvelle (voir sur Livreshebdo.fr nos articles sur les premiers titres). Il donne aussi l’occasion d’un coup de projecteur sur François d’Assise, l’un des saints les plus populaires et les plus aimés au monde. Celui-ci a fait l’objet de deux monuments de simplicité, Letrès-bas de Christian Bobin (Gallimard) et Sagesse d’un pauvre d’Eloi Leclerc (DDB), et d’un travail remarquable des éditions du Cerf sur plusieurs titres, en collaboration avec les Editions franciscaines. Avec une belle intuition, Albin Michel Spiritualités, pour sa campagne de printemps (à partir d’avril), a prévu comme cadeau pour l’achat de deux poches un texte inédit (50 pages) de François Cheng sur François d’Assise. Le livre, offert « dans la limite des stocks disponibles », devrait s’arracher et devenir un collector !

En attendant, les éditeurs remettent les livres de Benoît XVI à l’office ou jouent la carte de l’actualité. Artège publie un hommage au pape sortant, Le pontificat de la joie, dans la collection « Les cahiers de la Nef ». On peut être une jeune et petite maison d’édition catholique et se montrer aussi réactive qu’une grande. Son directeur, Bruno Nougayrède, vise même la sortie en avril d’une biographie sur le nouveau pape. Parole et silence, dont le catalogue propose 70 titres de Joseph Ratzinger ou de Benoît XVI, a produit en mars un recueil de ses textes dont la publication, déjà prévue, est tombée à point nommé : Témoins du message chrétien, trente portraits de « grandes figures de l’Eglise naissante ». Au Cerf, l’historien de l’Eglise Paul Christophe a publié Benoît XVI,un pontificat contrasté, un livre qui était en cours d’écriture car, fin observateur, il avait pressenti le départ du Saint-Père d’ici à la fin de l’année.

A l’heure où le conclave a concentré tous les regards, Le Vatican indiscret de Caroline Pigozzi (Plon) atteint 29 000 exemplaires. Pietro De Paoli (Vatican 2035, qui prévoyait déjà en 2005 la démission de Benoît XVI, a été vendu à 20 000 exemplaires d’après Plon) publie un Anticatéchisme en septembre prochain chez Albin Michel. Pour la première fois, l’auteur pourra participer à la promotion de son livre sous le visage connu d’une femme, puisque Christine Pedotti a fait son « coming out » en septembre dernier dans Faut-il faire Vatican III ? (Tallandier), révélant qu’elle et lui ne faisaient qu’un.

L’institution Eglise continue indéniablement de faire vendre. Au Cerf, les scores du catéchisme pour les jeunes ont dépassé les attentes : Youcat atteint 107 300 exemplaires, sans compter les 30 000 distribués gratuitement aux jeunes francophones lors des JMJ de Madrid. Youcat : le livre de prière en est à 22 600 exemplaires. Le catéchisme de l’Eglise catholique (Bayard/ Cerf/Mame), ouvrage pivot de l’Année de la foi qui a débuté en octobre 2012, a fêté son 20e anniversaire en grande pompe avec une nouvelle présentation intégrale. Il s’est vendu à 6 000 exemplaires en six mois et a déjà été réimprimé.

Par ailleurs, un gigantesque chantier s’achève chez Mame : la première traduction liturgique, officielle et complète, de la Bible en langue française, à laquelle plus de 70 spécialistes ont travaillé pendant dix-sept ans, et à paraître fin 2013. Ce sera la Bible officielle de l’Eglise francophone, approuvée à la fois par Rome (approbation en cours) et les conférences épiscopales de la France, de la Belgique, du Canada, de la Suisse et du Luxembourg. Mame vient aussi de lancer en mars une nouvelle collection, « Monastère invisible », dirigée par Alain Noël, qui a longtemps présidé aux destinées des Presses de la Renaissance avant de se retirer pour prêcher des retraites. Son premier titre : une approche spirituelle du Notre Père, échelle du salut.

Enfin, l’homme qui vend autant que le pape, Frédéric Lenoir, a (encore) réussi une très belle année : son Petit traité de vie intérieure (Plon, 2010, 220 000 exemplaires) en est déjà à 130 000 en poche depuis septembre chez Pocket ; Dieu s’est vendu à 80 000 exemplaires en grand format (Robert Laffont, 2011) et vient de sortir chez Pocket ; L’âme du monde cumule 190 000 exemplaires depuis juillet 2012, et une édition illustrée est prévue pour la fin de l’année chez Nil. <

(1) Voir LH 947, p. 63.

La religion en chiffres

La bonne parole

 

Les ouvrages spirituels traduisant un engagement personnel fort touchent les lecteurs par dizaines de milliers.

 

Le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, ancien chanteur de cabaret et curé de la paroisse catholique Les Réformés, l’une des plus fréquentées de Marseille, sur les hauts de la Canebière, est un véritable phénomène éditorial. « C’est un écrivain, beaucoup plus qu’un "écriveur ecclésiastique", si vous me passez l’expression », estime Grégory Solari, éditeur de son premier titre, De l’amour en éclats (Ad Solem, 2003), qui ne s’est vendu qu’à 1 339 exemplaires. Ils ont publié ensemble 5 titres, jusqu’à Homme et prêtre (2011, 13 000 exemplaires). Depuis, le père Zanotti-Sorkine a réussi sa percée grand public en passant chez Robert Laffont : Au diable la tiédeur s’est vendu à plus de 25 000 exemplaires depuis octobre. Chez Artège, Croire : questions éternelles, réponses actuelles en est à plus de 15 000 exemplaires en cinq mois.

Quatre petits bouts de pain de Magda Hollander-Lafon (Albin Michel) a aussi créé l’événement. Cette sobre et profonde méditation sur la vie s’est vendue à 35 000 exemplaires et sort encore à 100 exemplaires par jour un an après. Les livres de témoignage dans les domaines de la spiritualité et de la vie intérieure retiennent de plus en plus l’attention, du moins si la parole est personnelle et forte. Ainsi, récemment, Sauver nos vies de Nathalie Sarthou-Lajus (Albin Michel), VITRIOL d’Anne de Gandt, Même la nuit quand je dors d’Anne Dodemant (Albin Michel), ou encore Remonter la Marne de Jean-Paul Kaufmann (Fayard) traitent de la renaissance après une rupture amoureuse, de l’inceste, du suicide, de la force et de la faiblesse, du silence et de la grâce. « Ces livres dépassent les frontières de la foi, analyse le journaliste et écrivain Christophe Henning. Les auteurs sont des témoins de la fibre spirituelle. On cherchait hier des témoins de la foi, aujourd’hui ce sont des témoins de vie. »

 

 

Les chemins de la foi.

Dans cette veine, Les Arènes se sont également fait remarquer comme précurseurs avec Une larme m’a sauvée d’Angèle Lieby (110 000 exemplaires), Deux petits pas sur le sable mouillé d’Anne-Dauphine Julliand (210 000 exemplaires), et Une autre vie est possible de Jean-Claude Guillebaud (L’Iconoclaste, 35 000 exemplaires). L’éditeur espère poursuivre son envol avec le prochain Anne-Dauphine Julliand, Une journée particulière (mai, mise en place 40 000 exemplaires). JC Lattès investit de son côté dans C’est une étrange aventure que de survivre, paru le 13 mars, dans lequel Olivier Le Gendre (Confession d’un cardinal, L’espérance du cardinal) s’interroge sur les difficultés de l’Eglise à travers le double traumatisme du tsunami de 2004 et d’une grave maladie qui l’a frappé.

 

Aux éditions de l’Œuvre, même si on est encore loin du succès du Prix à payer de Joseph Fadelle (80 000 exemplaires), Que celui qui n’a jamais péché… du père Jean-Philippe, prêtre auprès des toxicomanes, des prisonniers, des SDF et des prostituées, approche doucement des 10 000 exemplaires. On n’oubliera pas non plus l’autobiographie de Diam’s (Don Quichotte), où l’ancienne rappeuse confie le chemin de sa conversion à l’islam (57 000 exemplaires).

Thierry Bizot, qui avait témoigné dans Catholique anonyme (Seuil) avec le succès que l’on sait, prolongé par le film Qui a envie d’être aimé ?, a publié en janvier dernier Premier pas d’un apprenti chrétien (Bayard). Il raconte les déceptions et les émerveillements de sa nouvelle vie de croyant en reprenant, enrichies, les meilleures chroniques de son blog. De son côté, Mgr Giraud, évêque de Soissons (Aisne), poste tous les jours, depuis 2011, des « twittomélies » pour « semer une goutte spirituelle sur les réseaux sociaux ». De fait, Internet et les réseaux sociaux ont bouleversé l’expression de la spiritualité et même de l’engagement communautaire. On ne compte plus les paroisses virtuelles, les chats spirituels… En mai, Isabelle Jonveaux publie Dieu en ligne (Bayard), une étude sociologique sur l’Eglise et la Toile. <


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