Le festival des Correspondances de Manosque, dont la 27e édition est prévue du 24 au 28 septembre dans la cité du Lubéron, maintient sa formule éprouvée alliant littérature et musique.
La programmation des soirées s'ouvre avec La Grande Sophie pour un spectacle musical tiré de son livre, Tous les jours, Suzanne (Phébus) et se clôture avec Juliette Armanet dans une lecture musicale de Dans la peau d'une interne en psychiatrie, de Myriam Freret-Hodara (Erès). Entre ces têtes d'affiche figurent Clara Ysé, Albin de la Simone, Raphaël Quenard ou encore Barbara Carlotti.
Côté littéraire, la sélection privilégie les nouveautés de la rentrée, sans thématique imposée. La codirectrice Evelyn Prawidlo souligne néanmoins « l'émergence naturelle des relations filiales comme fil conducteur de plusieurs ouvrages programmés ».
Ouverture internationale
L'inauguration met à l'honneur Omar Youssef Souleimane et son roman L'Arabe qui sourit (Flammarion), lauréat du prix du Quai d'Orsay créé par Didier Le Bret, président du festival. L'auteur dialoguera avec Kevin Thiévon, qui a publié au Bruit du monde La Bouche dans le sable. Ces deux premiers romans évoquant l'exil, de la Syrie-Liban vers la France pour le premier, de l'Irak vers la Côte d'Azur pour le second.
La dimension étrangère se renforce avec la venue de l'écrivain bulgare Gueorgui Gospodinov pour Le jardinier et la mort (Gallimard), récit sur le deuil paternel. L'auteur espagnol Javier Cercas participera à deux événements : la projection du documentaire adapté de son livre L'Imposteur samedi matin, puis une rencontre autour du Fou de Dieu du bout du monde (Actes Sud).
Sept à huit primo-romanciers figurent au programme, aux côtés d'auteurs confirmés comme Emmanuel Carrère ou Nathacha Appanah. Les enjeux écologiques trouvent également leur place avec notamment Les dernières écritures d’Hélène Zimmer (P.O.L).
Actions pédagogiques maintenues
Les animations traditionnelles perdurent : atelier de critique littéraire de Pierre Benetti, apéros littéraires, karaoké littéraire et programmation jeunesse. L'édition 2025 introduit un atelier organisé par l'Association des Correcteurs de France le samedi matin, destiné à faire découvrir le métier de correcteur dans l'édition.
Avec un budget d’environ 400 000 euros porté notamment par la collectivité territoriale et la Fondation La Poste, le festival devrait maintenir sa fréquentation habituelle autour de 15 000 visiteurs pour les spectacles payants. L'événement conserve sa gratuité pour la programmation de jour en plein air.
Le volet scolaire, organisé par l'association Éclats de Lire, accueille une dizaine de classes le jeudi matin au théâtre. Le labo de l'édition sur la place de l'Hôtel de ville associe trois classes de seconde et première dans un comité de lecture, initiative désormais pérennisée.
Et bien sûr, marque de fabrique de ce rendez-vous, les écritoires de lettres seront toujours disséminés dans les rues de la ville de Jean Giono.