economie & chiffres

En attendant Editis, Kretinsky prend le contrôle d’Atos

Denis Olivennes et Daniel Kretinsky aux rencontres de l'Udecam, en 2019 à Paris - Photo THOMAS SAMSON / AFP

En attendant Editis, Kretinsky prend le contrôle d’Atos

Le futur actionnaire promis à Editis s’est engagé dans le groupe informatique Atos après avoir mis la main sur le groupe de distribution Casino, poursuivant ses investissements en France dans différents secteurs « matures ».

J’achète l’article 1.5 €

Par Éric Dupuy
Créé le 02.08.2023 à 16h45

En attendant la validation de la Commission européenne pour reprendre le groupe Editis à 100%, Daniel Kretinsky poursuit ses investissements en France.

Après avoir signé la semaine dernière la prise de contrôle du groupe de distribution Casino, l’homme d’affaires tchèque s'apprête à racheter l’activité historique du géant français de l’informatique Atos, lui aussi en difficulté.

Selon un communiqué du groupe informatique, l’un des fonds d’investissements du tchèque, EP Equity Investment, va débourser 100 Millions d’euros pour récupérer les activités de gestion des parcs informatiques (infogérance) d’Atos, regroupées au sein de Tech Fondations, ce qui représente 52 000 collaborateurs à travers le monde, dont 6 000 en France et 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les négociations entre la firme et Daniel Kretinsky ont débuté durant l’automne dernier.

Un œil dans la cybersécurité

Selon Le Figaro, la cession s’accompagne du transfert d’1,9 milliards d’euros de dettes et 7,6 milliards d’engagements hors bilan tandis que l’acquéreur s’engage à supporter les frais de restructuration de Tech Fondations à hauteur de 800 millions d’euros. Daniel Kretinsky a souhaité conserver les dirigeants actuels de la firme. L’ensemble de l’opération devrait être finalisée au premier trimestre 2024.   

Daniel Kretinsky devrait également entrer au capital de l’autre branche d’Atos, rebaptisée Eviden, traitant de cybersécurité, de cloud et de supercalculateurs, en déboursant 217,5 millions d’euros. Pour cette dernière opération, il devrait être accompagné, comme pour son projet de reprise du groupe Casino, par Fimalac, la société de Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de La Revue des Deux Mondes.

Bientôt la télévision ?

Après des premiers investissements dans la presse papier et numérique en France en 2018 (cf ci-dessous), le tchèque poursuit son dessein de se positionner autour de trois secteurs bien définis : l’énergie, la logistique et distribution ainsi que la création de contenus. L’homme d’affaires ne cache plus sa volonté -et de fait pour l’instant, sa réussite- de reprendre en main des industries matures et donc au développement moins attendu, à moindre coûts, afin de les restructurer et d’allonger ainsi leur rentabilité. Selon son entourage, Daniel Kretinsky est « à l’affut d’opportunité dans le secteur de la télévision ».

Ayant échoué à reprendre le groupe M6 l’an dernier, il pourrait s’intéresser au groupe NextTV Radio qui comprend notamment BFM et RMC. Appartenant au groupe Altice de l’homme d’affaires Patrick Drahi, ce dernier pourrait le mettre en vente prochainement à la suite de déboires financiers et d’une procédure lancée à l’encontre de son associé, le portugais Armando Pereira. D’ici là, le tchèque attend toujours la validation de la Commission européenne, annoncée pour le courant du mois d'octobre, afin de prendre le contrôle du groupe Editis au plus tôt en décembre prochain…

Les investissements de Daniel Kretinsky en France

Les dernières
actualités