LITTÉRATURE

"10 ans & 100 livres", en mars et avril, une opération en librairie qui offre un panorama du catalogue de Finitude.

Près de 7 000 pages et 15 volumes à paraître en quinze ans. En lançant, le 16 mars, la publication intégrale du Journal de Henry David Thoreau, traduit par Thierry Gillyboeuf, les éditions Finitude s'engagent dans un projet au long cours au moment où elles fêtent leur 10e anniversaire. "Il n'existait pas de traduction intégrale du Journal. Seuls des extraits, les mêmes depuis les années 1930, ont été publiés dans différentes maisons, précise Emmanuelle Boizet, l'éditrice. Thoreau est un penseur d'une liberté étonnante et d'une indépendance totale. Aujourd'hui, beaucoup de gens s'y réfèrent, des hommes politiques notamment, mais sans en avoir jamais lu l'ouvrage majeur ! » Considéré comme le pionnier de l'écologie moderne et de la décroissance, Thoreau a écrit son journal entre octobre 1837 et novembre 1861. Le premier volume rassemble les années 1837 à 1840 et paraîtra pour le 150e anniversaire de la mort du penseur américain (256 pages, 22 euros).

Les titres du printemps sont révélateurs de l'esprit de cette maison littéraire qui exhume des textes oubliés ou inédits et fait connaître de jeunes auteurs. Après Thoreau, paraîtra le 23 mars Zénith-Hôtel, >premier roman d'un auteur de 23 ans, Oscar Coop-Phane. Le 24 avril, les lettres d'Henry Miller à Frédéric Jacques Temple seront réunies dans un volume inédit, Frère Jacques, avec photos, dessins et fac-similés.

De la librairie à l'édition

En dix ans, Finitude a publié une centaine de livres. Durant mars et avril, une opération en librairie reprend l'idée avec l'affiche "10 ans & 100 livres". Les lecteurs se verront offrir trois affichettes avec photos et citations de Thoreau, Miller et Jean-Pierre Martinet. Emmanuelle et Thierry Boizet, libraires d'ancien à Bordeaux, ont parcouru un beau chemin dans l'édition, qui a peu à peu pris le pas sur leur activité première. En 2002, le couple publie un premier livre, Pour passer le temps de Jean Forton. Peu à peu, d'autres projets se montent et ils ferment la librairie pour se consacrer exclusivement à l'édition. En 2008, la réédition de Jérôme de Martinet marque un tournant : c'est la meilleure vente de la maison (5 000 exemplaires), et une référence pour les auteurs qui lui adressent leur manuscrit. Sous une belle typographie, oeuvre de Thierry Boizet, Finitude s'est construit une solide réputation en republiant Jean-Pierre Enard, Raymond Guérin, Georges Perros, et en faisant découvrir des auteurs comme Emmanuelle Pol. Les éditeurs se sont professionnalisés, confiant la distribution, puis la diffusion aux Belles Lettres. Ils publient 10 à 15 titres par an, des ouvrages qui naissent au fil des rencontres et des envies. Mais avec le Journal de Thoreau, ils savent ce qu'ils feront les quinze prochaines années.

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