En marge du Sommet de la francophonie, le festival de la Francophonie proposera une librairie éphémère du 2 au 6 octobre à la Gaîté Lyrique. Elle présentera le travail d'une centaine d'éditeurs et libraires francophones venus d'ailleurs.
La diversité de la culture francophone est rarement déployée en France. Intitulé « Refaire le monde », le festival de la Francophonie, piloté par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, veut montrer la richesse de la création francophone des cinq continents. La librairie éphémère installée à l'espace Forum de la Gaîté Lyrique est l'un des points d'entrée de cette programmation ouverte au grand public.
« Une centaine d'éditeurs du Québec, d'Asie, du Maghreb, d'Afrique subsaharienne, de Suisse, du Liban et de Belgique, dont les ouvrages sont pour la plupart introuvables en France, seront visibles au cœur de Paris durant une semaine », explique Isabelle Claret Lemarchand. La présidente de l'AILF (Association internationale des libraires francophones) a travaillé sur ce projet durant huit mois, accompagnée d'Alice Cote, qui a travaillé dix ans à Montréal en gestion de projets culturels, et de Mina Driouche, chargée de projets artistiques et culturels. « L'enjeu est important, explique Valérie Senghor, secrétaire générale adjointe pour les affaires culturelles du Sommet de la francophonie et commissaire du festival. Le fonds de 2000 ouvrages a été acquis spécialement par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, avec le désir que des professionnels du livre les découvrent et souhaitent tisser des partenariats. »
L'AIEI, dirigée par Laurence Hugues, a apporté son expertise sur la sélection de ces éditeurs francophones avec lesquels elle tisse des liens depuis plus de vingt ans, et une quinzaine de librairies membres de l'AILF ont choisi des éditeurs francophones de leur région. Venus du Cambodge, du Chili, de Côte d'Ivoire, du Maghreb, d'Haïti et de Belgique, ils présenteront les publications et les lignes éditoriales de chaque maison. La librairie Ici Grands Boulevards, plus grande librairie indépendante de Paris, est le partenaire local de l'événement. De son côté, le BIEF organisera les tables rondes et les rencontres professionnelles (lire page 42).
« Le français est une langue de transmission et de passage, analyse Valérie Senghor, et nous avons conçu la programmation du festival autour de cette idée, avec l'aide de nos nombreux partenaires : le ministère de la Recherche, l'Éducation nationale, la BNF, l'Institut de France, les Monuments nationaux... » Une grande soirée intitulée « Le français, terre commune » aura lieu le 5 octobre sous la coupole de l'Académie. Les écrivains et écrivaines Marguerite Abouet, Djaïli Amadou Amal, Éric Chacour (prix des Cinq Continents), Kev Lambert, Barbara Cassin, Zineb Mekouar et Marcelino Truong débattront de l'usage de la langue française, maternelle ou non, de transition ou de traduction. La Gaîté lyrique accueillera une soirée de poésie sonore avec la slameuse et écrivaine belgo--congolaise Lisette Lombé.
Pour le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ce festival doit laisser un héritage ; il travaille donc à pérenniser ce fonds francophone après la fermeture de la librairie éphémère.