ANGOULÊME

Guerre aux chasseurs de dédicaces

Guerre aux chasseurs de dédicaces

Avec 220 000 visiteurs, du 26 au 29 janvier, le 39e Festival d'Angoulême a réjoui les éditeurs par la qualité de son palmarès et les bons chiffres de ventes, et il leur a permi d'afficher leur volonté de lutter contre les chasseurs de dédicaces.

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Par Anne-Laure Walter
avec Créé le 17.02.2015 à 17h07

Les dédicaces sont, depuis cette année, réglementées et organisées par le festival.- Photo DR/FIBD

T out semble plus rose à l'issue de la 39e édition du Festival international de la BD d'Angoulême (FIBD). L'aura de son président, Art Spiegelman, auteur du mythique Maus, a attiré les projecteurs français et étrangers sur la ville charentaise. Les politiques, de Frédéric Mitterrand à Eva Joly, s'y sont pressés avec près de 220 000 festivaliers selon Neuvième Art +, société gestionnaire du festival. La guerre entre cette dernière et la Cité de la BD a même connu une trêve. Benoît Mouchart, directeur artistique du FIBD, et Gilles Ciment, patron de la Cité, ont posé ensemble, autour d'Art Spiegelman pour l'inauguration. De quoi augurer une 40e édition 2013 sous la présidence de Jean-Claude Denis, lauréat du grand prix (1).

Les organisateurs annoncent aussi une hausse de 30 % des ventes. L'activité chez Delcourt a grimpé de 25 % grâce notamment à La page blanche de Pénélope Bagieu et Boulet (500 ventes pendant le festival) et Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle (300) qui a reçu le prix du Meilleur album. Le groupe Flammarion (Casterman, Fluide Glacial, Jungle), éditeur d'Art Spiegelman, revendique un bond de 45 %. Glénat réalise le même chiffre que l'an passé et Dargaud finit au même niveau qu'il y a deux ans mais à - 10 % par rapport à 2011, année exceptionnelle. Au Lombard, le chiffre d'affaires s'inscrit à + 13 % grâce aux dédicaces. C'est justement ces signatures qui ont été le coeur de toutes les attentions.

La chasse aux chasseurs de dédicaces

Depuis quelques années, les séances de dédicaces sont polluées par des chasseurs-revendeurs, auxquels nous avons consacré une enquête au printemps dernier (2). Les éditeurs ont profité du festival pour afficher leur détermination à lutter contre ce trafic. Dargaud avait reproduit un peu partout sur son stand ainsi que sur les plannings distribués au public un "règlement des dédicaces" rappelant qu'elles ne sont "pas un dû" et qu'"un sac à dos n'est pas considéré comme un visiteur !". En effet, la plupart des chasseurs de dédicaces réservent, au moyen de leur sac, leur place dans la file pendant qu'ils font la queue ailleurs. Et pour réduire la possibilité de revendre la dédicace, l'éditeur a développé les signatures avec tampon et distribué aux personnes attendant pour Alcante et Boucq (XIII Mystery) un jeu où il fallait relier entre eux 179 points pour que se dessine un visage, que les auteurs signaient ensuite. Sur tous les stands des éditeurs réunis au Champ-de-Mars - Delcourt, Soleil, Ankama... -, il est rappelé que désormais, pour les auteurs phares, il y aura une distribution de tickets ou un tirage au sort. Des mesures fortes qui devraient aussi être appliquées au prochain Salon du livre de Paris. Ses organisateurs ont en effet diffusé un communiqué pour expliquer comment ils comptaient eux aussi endiguer le fléau du trafic de dédicaces (3).

(1) Voir le palmarès complet sur Livreshebdo.fr.

(2) Voir LH 857, du 18.3.2011, p. 34-37.

(3) Voir Livreshebdo.fr.

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