Livres Hebdo : Quel bilan tirez-vous de l'application du plan « Lire à Paris » présenté par Bruno Julliard en 2018 ?
Christophe Girard : Incontestablement, un plan de la lecture à Paris permet d'avoir une veille et de s'assurer que les moyens ont augmenté. C'est le cas : nous avons une augmentation de quasiment 2 % des moyens budgétaires. Le nombre de travaux a explosé. Nous avons ouvert quatre bibliothèques ou médiathèques et deux autres projets sont prévus dans les 13e et 19e arrondissements de Paris. Le bilan est positif. Mais notre grand défaut est que nous n'arrivons pas, pour l'instant, à ouvrir nos bibliothèques le dimanche. Je veux avoir une discussion de fond avec l'intersyndicale et faire bouger les lignes avant la fin de la mandature.
Les délégués syndicaux dénoncent notamment le manque de moyens humains pour pouvoir ouvrir le dimanche dans de bonnes conditions...
C. G. : Nous ne pouvons ouvrir les bibliothèques le dimanche qu'avec des moyens ajustés mais proportionnés. Quand nous ouvrons un lieu, nous mettons les moyens humains. Quand on sait qu'il peut y avoir une extension des horaires d'ouverture, il faut en effet qu'il y ait plus de personnes. Mais nous sommes pour une certaine mobilité et une certaine souplesse, notamment avec la mise en place d'une équipe volante de bibliothécaires. Et puis, beaucoup de membres du personnel sont volontaires pour faire des heures supplémentaires. Nous ne devons pas non plus priver les agents d'une possibilité d'améliorer leurs revenus.
Indépendamment des résultats des élections, quels défis attendent la prochaine minicipalité ?
C. G. : L'ouverture des bibliothèques le dimanche sera un grand chantier. D'autre part, à moins d'un quart d'heure de chez soi, on a la possibilité d'aller en bibliothèque. Il faut donc aussi veiller à garder le maillage assez délicat du réseau, sans pour autant croire que seules les grandes médiathèques seraient attrayantes pour les nouveaux publics. L'un des défis sera de faire attention à ce que l'ouverture de médiathèques n'encourage pas la fermeture de petites bibliothèques, à la manière des grandes surfaces vis-à-vis des commerces de proximité. Mais aussi de savoir ouvrir et préserver ces petites bibliothèques qui sont complémentaires des grandes médiathèques.